"VIVE LA GREVE! Nous le disons fort et clair: assez des hausses de prix et des abus!", a tweeté mardi soir la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), principale confédération syndicale du pays.
Une vingtaine d'autres organisations de travailleurs et d'étudiants appellent à la grève. Elles condamnent la décision présidentielle d'imposer l'état d'urgence à la majeure partie du pays, de recourir au couvre-feu et de faire intervenir les forces armées. Quelque 20'000 militaires et policiers ont été déployés.
Neuf régions sous état d'urgence
Le Chili connaît depuis vendredi ses pires violences depuis quelque trente ans, liées à une explosion de colère sociale. Manifestations et pillages ont fait 15 morts, dont un Péruvien et un Equatorien. Neuf des seize régions du pays sont sous état d'urgence.
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"Nous demandons au gouvernement de restaurer l'ordre institutionnel démocratique, ce qui signifie en premier lieu l'abandon de l'état d'urgence et le retour des militaires dans leurs casernes", estiment ces mouvements dans un communiqué diffusé mardi.
C'est la première fois que des militaires patrouillent dans les rues depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990).
ats/asch
Sebastian Piñera amorce un virage social
Le président conservateur Sebastian Piñera a pris mardi un virage social, à l'issue d'une réunion avec les forces politiques du pays à laquelle le Parti socialiste, principal parti d'opposition, a refusé de participer ainsi que d'autres partis du Frente Amplio (Front large, gauche) et de la gauche radicale.
Sebastian Piñera a proposé des mesures comme l'augmentation de 20% du minimum retraite et le gel des tarifs de l'électricité ou une hausse du salaire minimum. Il a également proposé la réduction du traitement des parlementaires et des hauts fonctionnaires, de pair avec la baisse du nombre de parlementaires et une limitation du nombre de leurs mandats successifs.
Des promesses qui ne convainquent pas les syndicats
Reconnaissant n'avoir pas anticipé l'explosion sociale, il a demandé "pardon" à ses compatriotes. Un changement de ton spectaculaire de la part de celui qui considérait dimanche le Chili comme "en guerre contre un ennemi puissant". Mais les syndicalistes exigent du gouvernement un agenda social préparé en commun pour servir de base à une sortie définitive de la crise.