Dans le camp de réfugiés de Bardarash, en Irak, les Kurdes affluent en nombre. Vide il y a encore une semaine, le centre accueille désormais plus de 8000 personnes.
"Il y a une semaine, il n’y avait pas toutes ces tentes. Notre gouvernement les a installées très rapidement. Tous les jours, le nombre de réfugiés augmente spectaculairement", explique Botan Muhamad, le responsable du camp.
"Tout le monde a peur"
Les réfugiés ont fui le Kurdistan syrien, bombardé par les Turcs et livré aux milices qui multiplient les atrocités. "Je suis partie avec deux de mes enfants, mais je ne sais pas où est mon mari et mon autre fils. Nous sommes partis immédiatement, nous avons tout laissé derrière nous pour sauver nos vies", raconte une Kurde syrienne à un envoyé spécial de la RTS.
Mardi soir, les présidents russe et turc ont conclu un accord sensé arrêter les combats, avec des arrangements géopolitiques où les Kurdes semblent une nouvelle fois sacrifiés.
Enclave autonome
"Je pense que personne ne pourra retourner en Syrie. Tout le monde a peur. Personne ne sait ce qui va arriver. Peut-être que la guerre va s'arrêter, peut-être qu’il y aura la paix. Personne ne le sait", lance l'un des réfugiés de Bardarash.
Au milieu du chaos syrien, les Kurdes avaient réussi à se créer une enclave autonome. Après avoir vaincu le groupe Etat islamique, ils avaient l’espoir d’y vivre en paix, mais tout s'est effondré en seulement quelques jours.
Reportage de Tristan Dessert (en Irak)/gma
Les Russes arrivent sur place
Un détachement de la police militaire russe est arrivé mercredi à Kobané, ville du nord-est de la Syrie, au lendemain de l'accord entre Moscou et Ankara visant à mettre fin à l'offensive kurde.
Le Kremlin a dans le même temps haussé le ton contre les combattants kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG), les prévenant qu'ils seraient "taillés en pièces" par l'armée turque s'ils ne quittaient pas "volontairement" la zone frontalière dans les prochains jours.
Le détachement de la police militaire russe arrivé à Kobané doit superviser, en coordination avec les forces du président syrien Bachar al-Assad, le retrait des miliciens kurdes de la "zone de sécurité" qu'Ankara compte établir jusqu'à environ 30 kilomètres de la frontière en territoire syrien.
Levée des sanctions américaines
Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi la levée des sanctions imposées mi-octobre à la Turquie après le lancement de l'offensive militaire d'Ankara contre les Kurdes en Syrie.
"J'ai demandé au secrétaire au Trésor de lever toutes les sanctions imposées le 14 octobre en réponse à l'offensive de la Turquie", a déclaré Donald Trump depuis la Maison Blanche. Le président américain a par ailleurs laissé entendre que sa rencontre prévue le 13 novembre à la Maison Blanche avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan aurait bien lieu comme prévu.