La dépouille de Franco transférée dans un autre cimetière
La dépouille embaumée a été sortie par huit membres de la famille de Franco, dont son arrière petit-fils Louis de Bourbon, cousin éloigné du roi d'Espagne Felipe VI et considéré par les légitimistes comme le prétendant au trône de France.
Elle a ensuite été transféré par hélicoptère au cimetière de Mingorubbio où reposait déjà son épouse, dans le nord de la capitale espagnole.
Vainqueur de la sanglante guerre civile (1936-1939), le général avait dirigé l'Espagne d'une main de fer jusqu'à sa mort en 1975. Il avait alors été inhumé dans l'imposant mausolée du "Valle de los Caidos".
La famille réunie pour l'occasion
Vingt-deux membres de la famille du dictateur ont assisté à cette exhumation, alors que le gouvernement espagnol était représenté par la ministre de la Justice Dolores Delgado. Rassemblés près du cimetière, environ 200 nostalgiques du régime ont chanté l'hymne du parti fascisant de la Phalange, pilier du régime de Franco.
Le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez avait fait du transfert de la dépouille du "Caudillo" une priorité dès son arrivée au pouvoir en juin 2018, pour que ce mausolée ne puisse plus être un "lieu d'apologie" du franquisme. Promise pour l'été 2018, l'opération a été retardée de plus d'un an par les recours en justice successifs des descendants du dictateur.
A moins de trois semaines des législatives du 10 novembre, les détracteurs de Pedro Sanchez - à droite comme à gauche - l'accusent d'en faire un argument électoral, alors qu'une semaine de manifestations violentes en Catalogne ont mis le socialiste en difficulté.
Les explications d'Elise Dherbomez
afp/oang
Un mausolée saluant "la glorieuse Croisade" de Franco
Ordonnée par Franco en 1940 pour célébrer sa "glorieuse Croisade" catholique contre les républicains "sans Dieu", la construction du "Valle de los Caidos" ("La vallée de ceux qui sont tombés") à une cinquantaine de kilomètres de Madrid a duré près de 20 ans et été réalisée par des milliers de prisonniers politiques.
Ce complexe monumental, surplombé par une croix de 150 mètres de haut, est visible à des dizaines des kilomètres à la ronde.
Au nom d'une prétendue "réconciliation nationale", le "Caudillo" y avait fait transférer les corps de plus de 30'000 victimes de la guerre civile: des franquistes mais aussi des républicains, sortis de cimetières et de fosses communes sans que leurs familles en aient été informées.