Si le Parlement "veut plus de temps pour étudier" l'accord de Brexit qu'il a conclu avec Bruxelles, "ils (les députés, ndlr) peuvent l'avoir mais ils doivent approuver des élections générales le 12 décembre", a déclaré Boris Johnson à une semaine de la date prévue pour la sortie de l'UE.
Boris Johnson a été contraint de demander un report du Brexit de trois mois à l'UE. Les dirigeants européens doivent donner leur réponse dans les jours qui viennent. Selon la future présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la probabilité que l'Union européenne accepte un nouveau report de la date du départ du Royaume-Uni "semble très bonne".
Victoire inattendue
Par ailleurs, les députés britanniques ont approuvé le programme du gouvernement Johnson, apportant une victoire inattendue pour le Premier ministre conservateur au Parlement.
Remporté par 310 voix contre 294, ce vote se tenait après le discours programme lu par la reine Elizabeth II le 14 octobre, détaillant les lignes de la politique du gouvernement.
Le dirigeant conservateur a pourtant perdu la majorité absolue au fil des semaines, après avoir expulsé une vingtaine de députés qui avaient voté contre lui et perdu le soutien du petit parti unioniste DUP, opposé à son accord de Brexit.
Une lettre pour sortir de l'impasse
Boris Johnson a également reproduit sur son compte Twitter une lettre adressée au chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn dans laquelle il plaide pour l'organisation d'élections afin de sortir de l'impasse, rappelant au chef du Labour qu'il a plusieurs fois affirmé qu'il appuierait la tenue de législatives anticipées une fois qu'un report aurait été accordé par l'Union européenne.
"Il est de notre devoir de mettre fin à ce cauchemar et de procurer au pays une solution aussitôt que ce sera raisonnablement possible", écrit le Premier ministre britannique. "Ce Parlement a refusé de prendre des décisions. Il ne peut pas refuser de laisser les électeurs le remplacer par un Parlement qui peut prendre des décisions", a-t-il ajouté dans cette lettre.
Dans la soirée, le leader de l'opposition, le travailliste Jeremy Corbyn, a répété qu'il soutiendrait l'organisation d'élections anticipées une fois que le risque d'un Brexit sans accord aurait été écarté, attendant la réponse de l'Union européenne sur un report de la date de la sortie du Royaume-Uni pour se prononcer.
Les derniers sondages donnent aux conservateurs dix points d'avance sur les travaillistes (35% contre 25%) en cas de législatives anticipées.
afp/jfe
Ok sur le principe, pas sur le calendrier
Les députés ont approuvé mardi le principe de l'accord de Boris Johnson mais se sont prononcés contre le calendrier d'examen accéléré proposé par le Premier ministre. Ce dernier avait alors annoncé qu'il suspendait l'examen de l'accord par le Parlement jusqu'à ce que l'Union européenne prenne une décision sur un report de la date du divorce, un report auquel il est personnellement opposé.