L'armée russe continue de son côté les patrouilles qui ont débuté mercredi le long de la frontière, remplissant le vide laissé par le départ soudain des troupes américaines de ce secteur du nord de la Syrie, pays en guerre depuis 2011.
Déjà actives dans la ville de Kobané, des forces russes ont été vues par un photographe de l'AFP quitter Qamichli, plusieurs centaines de km plus à l'est, pour entamer des patrouilles dans cette zone. Selon Moscou, une patrouille de la police militaire russe a eu lieu sur "un nouvel itinéraire" de plus de 60 km.
Les Kurdes ont quitté leurs positions
Allié de Moscou, le régime syrien de Bachar al-Assad a également déployé ses troupes dans la zone, l'accord russo-turc trouvé mardi permettant à l'armée syrienne de reprendre une partie importante du territoire qui lui échappait.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont quitté plusieurs positions situées dans l'Est près de la frontière turque.
Des combattants des Unités de protection du peuple - YPG, principale composante des FDS et considérée comme un "groupe terroriste" par Ankara - sont néanmoins restés en de nombreux points de la bande frontalière qui s'étend sur quelque 440 km, a ajouté l'ONG.
Mardi à Sotchi en Russie, le président Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan se sont mis d'accord sur un retrait kurde et un contrôle commun d'une large partie de la frontière turco-syrienne.
afp/jfe
Une zone de protection?
L'OTAN doit discuter d'une initiative allemande de création d'une "zone de sécurité sous contrôle international" dans le nord syrien sous l'égide de l'ONU. Cette initiative, accueillie avec scepticisme par la communauté internationale, a reçu le soutien du chef des FDS, Mazloum Abdi.
Mais l'accord entre les présidents Erdogan et Poutine menace son projet. "La situation a changé aujourd'hui sur le terrain", a souligné son homologue belge Didier Reynders. "Il va falloir en parler avec la Russie", a averti le représentant d'un pays européen.