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Appel de Pékin: Obama fait la sourde oreille

Les relations sino-américaines se sont considérablement dégradées ces derniers mois.
Les relations sino-américaines se sont considérablement dégradées ces derniers mois.
Barack Obama maintient sa rencontre, prévue jeudi prochain, avec le dalaï-lama, le chef spirituel des Tibétains en exil. La Maison Blanche a rejeté vendredi l'appel de la Chine à y renoncer, alors même que les relations entre les deux pays sont tendues.

"La rencontre aura lieu jeudi prochain comme prévu", à
Washington, a déclaré Robert Gibbs, porte-parole de la Maison
blanche, interrogé au cours de son point de presse quotidien sur la
colère manifestée par Pékin à l'annonce, la veille, de cette
visite.



Plus tôt, la Chine avait appelé les Etats-Unis à renoncer à cette
rencontre. "Nous exhortons les Etats-Unis à comprendre le caractère
très sensible des questions tibétaines, à respecter scrupuleusement
leur engagement envers l'appartenance du Tibet à la Chine et leur
opposition à l''indépendance tibétaine", a déclaré le porte-parole
du ministère Ma Zhaoxu dans un communiqué.

Pékin se fait autoritaire

La Chine exhorte également Washington à "annuler immédiatement
la décision erronée de rencontre entre le président Obama et le
dalaï-lama", a-t-il poursuivi. Ma Zhaoxu a rappelé l'opposition de
son pays à "toute rencontre entre des dirigeants américains et le
dalaï-lama", déjà exprimée lors des jours précédents.



La Chine a "déjà émis une protestation formelle auprès des
Etats-Unis au sujet de cette décision", a précisé Ma Zhaoxu.

Le leader tibétain, qui s'est exilé en
Inde en 1959, n'avait pas été reçu par le président américain lors
d'un précédent passage aux Etats-Unis en octobre dernier, afin de
ménager Pékin avant la première visite d'Obama en Chine un mois
plus tard. Cette concession avait valu à Barack Obama les critiques
des défenseurs des droits de l'Homme.



L'irritation de la Chine traduit la tension de plus en plus forte
entre Pékin et Washington, qui a été récemment ravivée par le
projet américain de vente d'armes à Taiwan pour un montant de 6,4
milliards de dollars.



Compte tenu des susceptibilités chinoises, Barack Obama a d'abord
rencontré les dirigeants chinois au mois de novembre lors d'une
tournée en Asie, avant de fixer une rencontre avec le dalaï-lama.
Pékin considère le leader spirituel comme un séparatiste et
l'accuse de fomenter des troubles au Tibet.

Déjà plusieurs rencontres aux USA

D'autres présidents américains et notamment le prédécesseur de
Barack Obama George Bush ont rencontré le dalaï-lama. Pékin avait
exprimé sa colère mais n'avait pas pris de mesures de représailles
importantes.



Le dalaï-lama dit vouloir un haut niveau d'autonomie pour le
Tibet, qu'il a fui en 1959. Selon la Chine, cette demande équivaut
à un appel à l'indépendance. Les Etats-Unis disent considérer le
Tibet comme une partie de la Chine mais veulent que Pékin s'assoie
à la table des négociations avec le dalaï-lama pour discuter de
leurs visions différentes de l'avenir de la province.



La question tibétaine est un sujet récurrent de frictions entre
Pékin et les puissances occidentales. Fin 2008 et début 2009, les
relations entre la France et la Chine avaient connu quatre mois de
turbulences en raison notamment de la rencontre en décembre 2008
entre le président français Nicolas Sarkozy et le dalaï-lama.



agences/cer

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Les différends se multiplient

Les relations entre Washington et Pékin se sont dégradées brutalement ces dernières semaines.

La Chine, qui considère Taïwan comme une province rebelle, a suspendu fin janvier ses échanges militaires avec les Etats-Unis et annoncé des "sanctions appropriées envers les sociétés américaines impliquées" après que l'administration Obama eut scellé un contrat d'armement de plus de 6,4 milliards de dollars avec Taipei.

Les deux pays ont aussi un certain nombre de querelles commerciales à régler, comme la menace de Google de quitter la Chine, ou d'approches diplomatiques différentes, notamment sur le dossier du nucléaire iranien.

La Chine continue de privilégier la voie du dialogue, alors que les Etats-Unis penchent pour de nouvelles sanctions.