Après dépouillement de 99,99% des bulletins, le président sortant est crédité de 47,07% des voix, contre 36,51% pour son principal rival Carlos Mesa.
Il remplit donc l'une des conditions permettant à un candidat à la présidentielle de s'imposer dès le premier tour: obtenir au moins 50% des suffrages et une avance d'au moins dix points de pourcentage. Au pouvoir depuis 2006, Evo Morales obtient ainsi un quatrième mandat à la tête du pays.
Election contestée
Le candidat de l'opposition Carlos Mesa a déclaré jeudi soir qu'il rejetait les résultats de l'élection, évoquant des fraudes électorales. Il a appelé ses partisans à poursuivre les manifestations, qui ont débuté dans la foulée du scrutin de dimanche.
L'Organisation des Etats américains, qui avait dépêché des observateurs à La Paz, a recommandé un second tour après que le TSE a interrompu de manière inattendue les projections sur son site quand un second tour entre Morales et Mesa se profilait après dépouillement de 84% des bulletins de vote.
L'Union européenne a également estimé que "la meilleure option serait la tenue d'un second tour pour rétablir la confiance et s'assurer du respect du choix démocratique du peuple bolivien."
agences/br
Ambiance toujours tendue
Pendant ce temps, la tension allait crescendo en Bolivie. "La Bolivie a dit non!", criaient les manifestants, enveloppés dans des drapeaux aux couleurs de la Bolivie.
A La Paz jeudi après-midi, un cortège de plusieurs milliers de manifestants descendait de la banlieue d'El Alto vers le siège du gouvernement. Des Boliviens qui dénoncent une "autocratie". Ils n'ont pas digéré la décision d'Evo Morales, au pouvoir depuis 2006, de briguer un quatrième mandat, alors que les électeurs s'étaient prononcés contre à l'occasion d'un référendum en 2016.
Le chef de l'Etat, premier indigène à la tête de la Bolivie, a qualifié la grève générale de "coup d'Etat" ourdi par la droite et a appelé ses partisans à la mobilisation.