La jeune femme de 30 ans, accusée d'avoir tenté d'infiltrer les milieux politiques du parti républicain, a quitté vendredi matin la prison de Tallahassee, capitale administrative de Floride.
Elle a été remise à la police de l'immigration et devrait, selon les médias russes, être rapidement expulsée vers son pays.
"Nous sommes heureux que la justice américaine ait enfin pris la décision que nous attendions depuis longtemps", a réagi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'un déplacement en Norvège.
Liens avec le lobby des armes
Maria Butina avait été arrêtée en juillet 2018. Elle avait tissé des liens avec la National Rifle Association (NRA), puissant lobby américain des armes à feu et très proche du parti républicain. Elle s'était servie pour cela de sa propre organisation russe de défense du port d'arme.
Ces contacts avec la NRA lui avaient permis d'approcher Donald Trump pendant la campagne présidentielle de 2016. Elle avait été sélectionnée pour lui poser une question sur les relations américano-russes lors d'un meeting.
Condamnée à 18 mois
Maria Butina avait été condamnée à 18 mois de prison en avril dernier, dont près de la moitié reconnue comme déjà purgée. Elle avait été accusée de "complot" en vue de "promouvoir les intérêts de la Russie" mais sa condamnation ne porte que sur un défaut d'enregistrement en qualité d'agent étranger, une exigence de la loi américaine.
Aucun lien n'a été établi non plus par la justice américaine avec les agences de renseignement russes. Mais les procureurs ont estimé qu'elle entretenait des contacts réguliers avec l'ambassade de Russie et avec des responsables en relation avec les services de renseignement.
Maria Butina a toujours protesté de son innocence et affirmé qu'elle avait surtout cherché à créer des liens personnels entre son pays et les Etats-Unis, où elle étudiait à l'American University de Washington.
afp/pym