![Franck Gaudichaud, maître de conférences en études latino-américaines à l’Université Grenoble-Alpes (France) et chercheur invité à l’Université du Chili. [carnetsduchili.wordpress.com - DR]](https://img.rts.ch/articles/2019/image/c3wbhl-25967000.image?w=1280&h=720 "Franck Gaudichaud, maître de conférences en études latino-américaines à l’Université Grenoble-Alpes (France) et chercheur invité à l’Université du Chili. [carnetsduchili.wordpress.com - DR]")
Vaste remaniement du gouvernement et suspension du couvre-feu au Chili
Le président chilien Sebastian Pinera a annoncé samedi un vaste remaniement de son gouvernement, au lendemain d'une manifestation historique dans le pays contre les inégalités sociales. Le couvre-feu en vigueur à Santiago a aussi été suspendu.
"J'ai demandé à tous les ministres de remettre leur démission pour pouvoir former un nouveau gouvernement et pouvoir répondre à ces nouvelles demandes", a déclaré le chef de l'Etat dans un message à la nation. Sebastian Pinera a également annoncé une levée de l'état d'urgence dimanche si "les circonstances le permettent" afin de "contribuer à cette normalisation que tant de Chiliens désirent et méritent".
"Il a été évalué que les conditions actuelles nous permettent de décider qu'il n'y aura plus de couvre-feu dans la RM (région métropolitaine) à partir de maintenant", a de son côté déclaré l'armée.
Un million de manifestants
Plus d'un million de personnes avaient envahi le centre de Santiago pour protester contre les inégalités sociales vendredi. La contestation dure depuis une semaine. Un couvre-feu avait été instauré dans la capitale le 19 octobre à la suite des violentes émeutes, point de départ d'une vague de contestation sociale sans précédent dans ce pays d'Amérique latine.
Les manifestations ont basculé dans la violence en fin de semaine dernière, donnant lieu à des pillages, incendies, et heurts entre contestataires et forces de sécurité qui ont fait au moins 17 morts et plusieurs milliers de blessés. Plus de 7000 personnes ont été arrêtées.
En décidant de déclarer l'état d'urgence dès les premières violences le 18 octobre, avec à la clé des milliers de militaires ans les rues, le président chilien s'est attiré les foudres des protestataires, dans un pays encore très marqué par une dictature qui a fait 3200 morts et disparus.
>> Revoir le sujet du 19h30 sur les origines de la crise :
afp/cab
Publié Modifié
Nombreuses revendications
La liste des revendications des manifestants est longue. Retraites décentes, santé et éducation abordables, baisse des prix des médicaments... mais aussi démission du président conservateur Sebastian Pinera ou nouvelle Constitution pour remplacer celle héritée de la période de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).