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Les manifs virent au sit-in à Bagdad pour faire tomber le régime irakien

Les protestataires veulent désormais camper sur la place Tahrir de Bagdad pour faire tomber le gouvernement. [AP/Keystone - Hadi Mizban]
Les manifs virent au sit-in à Bagdad pour obtenir la chute du régime irakien / Le Journal horaire / 21 sec. / le 27 octobre 2019
Des centaines d'Irakiens ont appelé, dimanche à Bagdad, à "arracher par la racine" la classe dirigeante. Mobilisés pour le quatrième jour consécutif sur la place Tahrir, ils ont décidé d'y rester pour obtenir gain de cause.

"On veut la chute du régime! Qu'on les arrache tous par la racine!", a lancé un manifestant à un journaliste de l'AFP, non loin de tentes dressées pour accueillir les manifestants qui ont dormi sur place la nuit. Les protestataires, rejoints désormais par les écoliers et les étudiants, se disent prêts à rester aussi longtemps qu'il le faudra pour faire tomber le gouvernement.

Des blindés des unités d'élite du contre-terrorisme étaient visibles dans plusieurs quartiers - dont le centre de Bagdad - pour "protéger les infrastructures vitales", selon un communiqué. Mais ces unités n'étaient pas visibles aux abords directs de la place Tahrir.

Plus de 60 morts depuis jeudi

Bagdad et le Sud chiite sont depuis jeudi en proie à un second épisode d'une contestation antigouvernementale inédite parce que spontanée. Depuis jeudi soir, les dispersions et des attaques nocturnes contre des QG de partis et de groupes armés ont fait 63 morts.

Ce décompte s'ajoute aux 157 personnes tuées du 1er au 6 octobre, quasiment toutes des manifestants abattus par balles, selon un bilan officiel.

Lors de ce premier épisode de contestation, l'Irak avait été plongé dans le noir et des tireurs postés sur des toits avaient semé la terreur dans la capitale et le Sud gagné par la fronde.

Les réformes se font attendre

Le chef du Parlement Mohammed al-Halboussi et le Premier ministre Adel Abdel Mahdi ont promis depuis le début de la contestation le 1er octobre une série de réformes sociales, qui se font toujours attendre (lire encadré).

afp/oang

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Sit-in des députés de Moqtada Sadr

Les députés du turbulent leader chiite Moqtada Sadr, qui réclame la démission du gouvernement qu'il a aidé à former il y a un an, ont entamé de leur côté un sit-in au Parlement.

Ils ont annoncé rejoindre l'opposition, faisant voler en éclat l'attelage fragile de la majorité parlementaire actuelle.

Elle est formée d'un côté par l'alliance "La marche pour les réformes" conclue entre Moqtada Sadr et les communistes, et de l'autre par la liste d'anciens combattants du Hachd, qui ont redit leur "confiance" à Abdel Mahdi, un indépendant sans base partisane ou populaire, à plusieurs reprises depuis le début du mois.

Dimanche matin, le député de "La marche pour les réformes" Salam al-Hadi a affirmé à l'AFP depuis le Parlement que "le sit-in se poursuivra jusqu'à ce que les réformes promises par le Premier ministre soient mises en oeuvre".