Il a félicité Alberto Fernandez et l'a invité à un déjeuner au palais présidentiel lundi, a fait savoir le conservateur de 60 ans à ses partisans à Buenos Aires. Après le dépouillement de plus de 90% des bureaux de vote, le candidat de centre-gauche Alberto Fernandez a obtenu près de 48% des voix, selon les chiffres officiels. Mauricio Macri récoltait lui environ 41% des voix.
Alberto Fernandez ayant obtenu plus de 45% des voix, il n'y aura pas de second tour. Le taux de participation a été d'environ 81%.
Les électeurs ont rejeté la politique d'austérité rigoureuse de Mauricio Macri en pleine crise économique. "Cette victoire retentissante au premier tour est une expression très claire du peuple argentin", a déclaré Felipe Solé, l'un des proches conseillers d'Alberto Fernandez.
Le retour de Cristina Kirchner
Ces résultats signifient également que la prédécesseure directe de Mauricio Macri, Cristina Kirchner, reviendra au gouvernement en tant que vice-présidente. Présidente de 2007 à 2015, elle fait l'objet de plusieurs procédures pour corruption. Elle est actuellement sénatrice et jouit donc de l'immunité.
Après l'annonce de sa victoire, Alberto Fernandez, visiblement ému, a pris la parole devant plusieurs milliers de ses partisans. "Les temps qui viennent ne seront pas faciles", a-t-il déclaré. "La seule chose qui nous préoccupe, c'est que les Argentins arrêtent de souffrir".
Cristina Kirchner, qui se trouvait à ses côtés, a appelé Mauricio Macri à prendre dans les derniers jours de son mandat "toutes les mesures nécessaires pour atténuer la situation dramatique" de l'Argentine.
Inflation élevée
Le président sortant achève son mandat au milieu de la pire crise économique que l'Argentine ait vécue depuis 2001. En récession depuis plus d'un an, le pays connaît une inflation élevée (37,7% en septembre), une dette massive et un taux de pauvreté en hausse (35,4%, soit un Argentin sur trois).
Mais des investisseurs craignent que le retour au pouvoir d'Alberto Fernandez n'entraîne le retour des politiques interventionnistes de la période du kirchnérisme (2003-2015). L'ancienne présidente défend une politique économique protectionniste et entretient des relations conflictuelles avec le FMI.
>> Lire : Vers un retour des péronistes à la tête de l'Argentine lors de la présidentielle
agences/vic/pym