Selon les projections des chaînes de télévision publique, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) est avec 23,5% arrivée en deuxième position lors de l'élection régionale en Thuringe, dans l'ex-Allemagne de l'est communiste, faisant plus que doubler son score du précédent scrutin de 2014.
Derrière ce mouvement anti-migrants et eurosceptique, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel termine à 21,8%, soit un repli de près de 12 points en cinq ans dans cet Etat qu'elle dominait jadis sans partage.
Il s'agit de son plus mauvais score jamais réalisé dans cette région depuis la réunification allemande en 1990.
Gauche radicale en tête
Mais c'est un autre parti classé aux extrêmes du paysage politique qui l'a emporté, celui de la gauche radicale, héritière du parti communiste est-allemand.
Son porte-drapeau, l'actuel chef du gouvernement régional Bodo Ramelow, est arrivé en tête avec 31%, un score en progression, 30 ans tout juste après la chute du Mur de Berlin.
Il lui sera difficile toutefois de se maintenir au pouvoir car ses deux partenaires actuels de coalition, les sociaux-démocrates du SPD et les écologistes, n'obtiennent respectivement que 8,2% et 5,1%. Ils ne sont plus en mesure de lui fournir une majorité.
Et dans le même temps, le parti conservateur refuse de gouverner tant avec la gauche radicale qu'avec l'extrême droite. Ce qui pourrait bloquer toute formation de coalition majoritaire.
Gouvernement fédéral fragilisé
Pour la CDU et les sociaux-démocrates, partis traditionnels de gouvernement ayant dominé la vie politique d'après-guerre, ce scrutin constitue une énième déconvenue de nature à fragiliser un peu plus le gouvernement fédéral d'Angela Merkel.
Les deux formations sont partenaires de coalition mais affichent de plus en plus leur désaccord, comme tout récemment sur la Syrie et la Turquie.
afp/pym
La communauté juive s'inquiète
Plusieurs représentants de la communauté juive se sont inquiétés lundi de la forte progression de l'extrême droite allemande, moins d'un mois après l'attentat antisémite de Halle.
Les gains de l'AfD en Thuringe "sont un nouveau signal effrayant, qui laisse craindre un nouveau renforcement des tendances et attitudes d'extrême droite en Allemagne", a notamment déclaré Christoph Heubner, vice-président du Comité international d'Auschwitz, basé à Berlin et fondé par des survivants du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau.