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La contestation grandit en Irak, où le couvre-feu n'a pas été respecté

En Irak, l'insurrection de la jeunesse continue de s'étendre. Les autorités ont échoué à imposer un couvre-feu à Bagdad.
En Irak, l'insurrection de la jeunesse continue de s'étendre. Les autorités ont échoué à imposer un couvre-feu à Bagdad. / 12h45 / 1 min. / le 29 octobre 2019
La contestation grossit mardi en Irak avec des manifestations étudiantes et piquets de grève à travers le sud du pays alors que le couvre-feu nocturne de l'armée a été bravé à Bagdad dans un concert de klaxons.

La ville sainte chiite de Kerbala a toutefois connu une nuit de violences avec des tirs à balles réelles, ont rapporté des correspondants de l'AFP. Selon la Commission gouvernementale des droits de l'Homme, un manifestant a été tué. La médecine légale a confirmé la mort d'un homme de 24 ans mais les autorités locales l'ont fermement démentie.

Ailleurs dans le pays, des dizaines de milliers de manifestants continuent à réclamer pour le sixième jour consécutif la "chute du régime", une nouvelle Constitution et la fin d'un système créé il y a 16 ans pour remplacer le dictateur Saddam Hussein qui, disent les Irakiens, est arrivé à bout de souffle.

Depuis le 1er octobre, l'Irak est secoué par une contestation --inédite parce que spontanée-- qui a été marquée par 240 morts et plus de 8000 blessés, de source officielle. La première semaine du mois a été particulièrement meurtrière avec 157 morts, quasiment tous des manifestants abattus par les balles de tireurs que l'Etat n'a jusqu'ici ni identifiés ni arrêtés.

Un second épisode beaucoup plus festif

Mais le second épisode de manifestations, entamé jeudi passé, a des allures bien plus festive. Dans les provinces du sud, chiite, tribal et très conservateur, de nombreuses femmes se mêlent désormais aux dizaines de milliers de protestataires.

Les étudiants et les élèves ont cessé d'assister aux cours alors que les administrations à Hilla, Diwaniya, Kout et Nassiriya étaient quasiment toutes restées fermées, selon des correspondants de l'AFP. Les syndicats nationaux des enseignants, des dentistes et des avocats ont décrété la "grève générale".

Sur la place Tahrir de Bagdad, épicentre de la contestation contre le gouvernement d'Adel Abdel Mahdi, un indépendant sans base partisane ou populaire, des cortèges de manifestants affluent toujours, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Le gouvernement pensait qu'on allait rester à la maison? Pas du tout! On est sorti exprès dans la rue", lance Doua, 30 ans, à l'AFP.

Car le couvre-feu nocturne imposé par l'armée dans la deuxième capitale la plus peuplée du monde arabe a été brisé à la seconde même où il était imposé par des milliers d'Irakiens qui klaxonnaient et circulaient en agitant des drapeaux irakiens.

afp/ebz

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