Après plusieurs heures de débats mouvementés, le texte convoquant ce scrutin, troisièmes élections générales en quatre ans, a été adopté mardi soir à une majorité écrasante de 438 voix pour (et 20 contre) à la Chambre des Communes; le texte doit encore recevoir l'aval des Lords, qui l'examineront mercredi.
Les députés avaient auparavant rejeté un amendement de l'opposition travailliste fixant la date du vote au 9 décembre.
Grâce au parti travailliste de Jeremy Corbyn – qui a décidé de finalement soutenir le projet de Boris Johnson – des élections auront donc bel et bien lieu. Celles-ci ont pour but de sortir le Brexit de l'impasse.
Après le troisième report de la sortie de l'Union européenne accordé par Bruxelles, le Premier ministre conservateur s'est lancé dans une nouvelle tentative d'appeler les Britanniques aux urnes.
Une future majorité absolue?
En position de force dans les sondages, avec une dizaine de points d'avance en moyenne, Boris Johnson espère ainsi se redonner la majorité absolue, dont son gouvernement est actuellement dépourvu. Cela lui permettrait d'enfin honorer sa promesse de mettre en œuvre le Brexit "coûte que coûte", alors que les Britanniques l'ont voté à 52% au référendum de juin 2016.
De fait, le cinquantenaire est déjà parvenu à renégocier un accord de divorce avec Bruxelles alors que les Européens affirmaient pourtant leur refus de rouvrir le texte. "Ceux qui ne l'ont pas pris au sérieux ont eu tort", avait alors relevé le président français Emmanuel Macron mi-octobre, évoquant un personnage "parfois pittoresque" mais "avec une vraie vision stratégique".
Puis il a réussi à en faire adopter le principe par les députés, une semi-victoire qui a toujours échappé à sa prédécesseure Theresa May, dont l'accord a été rejeté trois fois au Parlement.
Reste à présent à Alexander Boris de Pfeffel Johnson de mener une nouvelle campagne électorale, un terrain sur lequel il excelle grâce à ses talents de bateleur, pour parvenir à son but et réaliser son ambition de sauveur du Brexit.
agences/sjaq