Le premier condamné à mort, un marchand ambulant radicalisé de 25 ans, avait avoué avoir organisé l'expédition meurtrière avec deux compagnons, un menuisier de 27 ans et un autre homme de 33 ans, qui avait filmé la scène. Sa diffusion sur les réseaux sociaux avait suscité l'effroi.
Un quatrième homme, âgé de 33 ans, a vu sa peine alourdie de la perpétuité à la peine capitale. Il avait pris part à l'équipée dans le Haut-Atlas, mais était parti avant la tuerie.
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20 ans pour un Hispano-Suisse
Le tribunal antiterroriste de Salé, près de Rabat, a confirmé les peines prononcées à l'encontre de 19 autres accusés, allant de 5 ans à 30 ans de prison, et alourdit la peine d'un autre de 15 à 20 ans.
Comme en première instance, le tribunal a condamné les quatre principaux suspects à verser deux millions de dirhams (205'000 francs) de dédommagement aux parents de la victime norvégienne. Il a en revanche refusé la demande de la famille de la Danoise, qui réclamait 10 millions de dirhams à l'Etat marocain pour sa "responsabilité morale".
Ils étaient jugés notamment pour "constitution de bande en vue de commettre des actes terroristes". Mercredi, ils ont tour à tour imploré la clémence des juges en se disant innocents, certains présentant leurs condoléances aux familles des victimes, une étudiante danoise de 24 ans et son amie norvégienne de 28 ans.
Le seul étranger du groupe, un converti Hispano-Suisse de 25 ans, a préféré donner la parole à son avocat pour redire son innocence. Il a vu sa peine de 20 ans de prison confirmée.
Un autre Suisse condamné
Un autre Suisse condamné en avril à dix ans de prison ferme pour "constitution de bande terroriste" dans le cadre de la même affaire avait vu, il y a deux semaines, sa peine réduite en appel à cinq ans de prison par la justice marocaine,.
Ce technicien informatique de 33 ans avait été interpellé à Temara, près de la capitale Rabat, lors d'une vague d'arrestations déclenchées à la suite de la décapitation des deux touristes scandinaves.
Selon son avocat, il avait été appréhendé pour avoir reçu un courriel de l'Hispano-Suisse. Il est aussi accusé d'avoir eu des échanges explicites avec d'autres Suisses soupçonnés dans leur pays de liens avec la Syrie.
ats/jfe
Moratoire sur les exécutions
Bien que des condamnations à la peine capitale soient encore prononcées au Maroc, un moratoire sur les exécutions est appliqué de facto depuis 1993 et l'abolition de ce châtiment fait débat. Le parquet avait demandé en appel la confirmation des sentences en souhaitant leur "exécution" effective.
Le procès s'est conclu mercredi avec des mots de défi des trois principaux accusés, avant le délibéré. "Si vous nous condamnez, exécutez-nous. Je vous excommunie. Je ne crois ni en vos lois ni dans les droits fondamentaux", a lancé avec fierté le chef présumé de la cellule radicalisée aux juges.