"C'est avec un profond sentiment de douleur, parce que c'est douloureux pour le Chili, que notre gouvernement a décidé de ne pas organiser le sommet de l'Apec (...), ni celui de la COP25", a déclaré le chef de l'Etat au palais présidentiel de Santiago.
C'est "une décision qui nous cause énormément de peine parce que nous comprenons parfaitement l'importance de l'Apec et de la COP pour le Chili et pour le monde entier", a ajouté Sebastian Pinera.
Prochain sommet de l'APEC en Malaisie
Le sommet du Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (Apec), qui réunit les pays riverains du Pacifique, dont les Etats-Unis, la Chine et la Russie, devait avoir lieu à Santiago les 16 et 17 novembre. "La Malaisie accueillera le prochain sommet de l'APEC en 2020", a fait savoir le forum dans un communiqué, laissant entendre qu'aucun sommet ne serait finalement organisé cette année.
Selon la Maison Blanche, le président américain Donald Trump, qui comptait signer un accord commercial avec son homologue chinois Xi Jinping à l'occasion du sommet chilien, espérait néanmoins toujours signer un accord avec Pékin dans les prochaines semaines.
En quête d'alternatives pour la COP 25
La conférence de l'ONU sur le climat, COP 25, où étaient attendus quelque 25'000 délégués dont la jeune militante suédoise Greta Thunberg, devait quant à elle se dérouler à Santiago du 2 au 13 décembre.
"Mes pensées vont au peuple chilien", a réagi sur Twitter la militante depuis les Etats-Unis où elle se trouve depuis fin septembre. "J'attends désormais d'avoir plus d'informations", a-t-elle ajouté, alors qu'elle avait annoncé son intention de séjourner en Amérique latine dans le cadre de sa participation à la COP.
Le Chili s'était porté volontaire après le désistement du Brésil, qui avait renoncé dans la foulée de l'élection du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, climato-sceptique assumé. Pour l'heure, l'ONU a fait savoir qu'elle "étudiait les alternatives" pour accueillir la COP25.
afp/oang
Mouvement social sans précédent depuis la dictature
Le Chili, considéré comme un des pays les plus stables d'Amérique latine, est secoué depuis le 18 octobre par une fronde sociale sans précédent, qui a fait 20 morts et un millier de blessés, selon le dernier bilan officiel.
Le Parquet chilien a annoncé qu'il enquêtait sur la mort de 23 personnes, dont cinq "suite à l'action d'agents de l'Etat" et deux en "garde à vue".
Une hausse du prix du ticket de métro dans la capitale a été le détonateur de cette vague de contestation inédite depuis des décennies dans ce pays de 18 millions d'habitants. Malgré la suspension de la mesure, le mouvement s'est amplifié, nourri par le ressentiment face aux inégalités sociales.
Signe d'une colère qui ne retombe pas, des manifestations, parfois émaillées de violence, se sont poursuivies depuis dans tout le pays. Le 25 octobre, plus d'un million de personnes se sont réunies à Santiago lors d'une mobilisation historique.