Toute la Grèce était largement paralysée par une grève générale
de 24 heures des salariés du privé et du public.
Des incidents ont éclaté à l'issue de la marche de protestation
dans la capitale. Des heurts ont opposé policiers et manifestants
près du Parlement, et au moins deux personnes ont été arrêtées et
plusieurs vitrines de magasins saccagées, selon la police.
Au ministère des Finances, des fenêtres du Bureau de comptabilité
général, dont le travail a été fustigé par l'Union européenne, ont
été brisées.
Un pays paralysé
Test majeur pour les syndicats, cette première grève générale
depuis l'élection du gouvernement de centre-gauche de Georges
Papandréou en octobre a entraîné l'annulation de tous les vols au
départ et à l'arrivée des aéroports grecs. Les trains et les
bateaux étaient également à l'arrêt.
Des millions d'habitants de la banlieue d'Athènes, privés de la
majeure partie des transports publics, ont dû trouver d'autres
solutions pour se déplacer. Etablissements scolaires, centres des
impôts et services municipaux étaient également fermés tandis que
des personnels d'urgence étaient sur le pont dans les hôpitaux
publics. Les journalistes observaient également une grève de 24
heures.
Syndicats au front
Les deux principales
confédérations syndicales, GSEE pour le secteur privé et ADEDY pour
le public, sont farouchement opposées aux mesures de rigueur
annoncées ces dernières semaines par le gouvernement
Papandréou.
Le Premier ministre socialiste a promis à Bruxelles de ramener le
déficit public de 12,7% du produit intérieur brut (PIB) à 8,7%
cette année, soit un taux encore bien supérieur à la limite des 3%
du PIB prônée par l'UE.
«Si toutes les mesures sont appliquées, le chômage montera en
flèche» pour atteindre un «record» à l'échelle européenne, a estimé
Stathis Anestis, porte-parole de GSEE. «Notre pays entrera dans une
récession massive», «ce sera tragique parce que cela provoquera une
(agitation) sociale et des affrontements».
La grève de mercredi fait figure de test crucial pour les
organisations syndicales en matière de mobilisation, alors que de
récentes enquêtes d'opinion montrent que le plan d'austérité du
gouvernement bénéficie d'un fort soutien public.
ap/sbo
Déficit abyssal
Le plan d'austérité du gouvernement de centre-gauche (Parti socialiste, PASOK), qui a succédé aux conservateurs en octobre dernier, prévoit un recul de deux ans de l'âge du départ à la retraite, à 63 ans d'ici 2015, le gel des salaires des fonctionnaires, des coupes budgétaires, une diminution des dépenses publiques, la mise en place d'impôts supplémentaires et un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale.
En 2009, le déficit de l'Etat grec a atteint 12,7% du PIB, soit plus de quatre fois la limite autorisée par les critères de Maastricht.
La dette publique a, elle, dépassé les 113%. Le Premier ministre Georges Papandréou a comme objectif une réduction du déficit de 4% en 2010, pour arriver à 8,7% du PIB.
Le taux de chômage en Grèce a atteint 10,6% en novembre 2009, son plus haut niveau en cinq ans, contre 9,8% en octobre.
La révélation de l'ampleur de la dette grecque a provoqué une crise qui a menacé de s'étendre à d'autres pays fragilisés de la zone euro et obligé l'Union européenne à réagir pour rétablir la confiance dans la monnaie unique.