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Des milliers de djihadistes de l'EI toujours dans les prisons kurdes

Les Kurdes alertent sur le sort des djihadistes capturés en Syrie.
Les Kurdes alertent sur le sort des djihadistes capturés en Syrie. / 19h30 / 2 min. / le 31 octobre 2019
Les milliers de djihadistes de l'EI détenus par les forces kurdes en Syrie restent un casse-tête pour la communauté internationale, après l'annonce dimanche par Washington de la mort du chef de l'organisation Abou Bakr al-Baghdadi. Ils sont encore 12'000 retenus captifs par les Kurdes.

L'offensive turque, lancée au début octobre contre les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, a suscité des craintes de voir l'EI ressurgir à la faveur d'éventuelles évasions massives des prisons gardées par les Kurdes, obligés de se mobiliser sur le front. Malgré un accord russo-turc, conclu le 22 octobre, qui a mis fin à cette opération, les inquiétudes persistent sur l'avenir des djihadistes dans cette région.

Leur nombre

Selon l'administration kurde, 12'000 djihadistes présumés de l'EI sont détenus par leurs forces de sécurité dans le Nord-Est syrien. Outre quelque 4000 Syriens et environ autant d'Irakiens, au moins 2500 d'entre eux sont issus d'une cinquantaine de pays étrangers, dont une majorité de Tunisiens.

Des responsables français ont fait état de 60 à 70 de leurs ressortissants parmi ces détenus, tandis que Bruxelles n'a confirmé la présence que de treize Belges. Les Kurdes ne divulguent pas de statistiques par nationalité.

Lieux de détention

Arrêtés essentiellement lors de combats menés par les forces kurdes avec le soutien de la coalition antidjihadiste dirigée par les Etats-Unis, les détenus sont disséminés dans au moins sept structures.

Les forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, ne révèlent pas le lieu exact de ces centres de détention, mais certains sont connus comme Roj, Dachicha, Jerkin, Navkur et Derik, dans le nord et l'est de la Syrie.

Le niveau de sécurité dans ces structures est jugé faible. Ce sont des "bâtiments" insuffisamment fortifiés, selon un haut responsable kurde.

Risques d'évasion

Après l'annonce de la mort de Baghdadi dimanche, le commandant en chef des FDS, Mazloum Abdi, a averti que les combattants de l'EI en cavale chercheraient à se venger. "On s'attend à tout, y compris des attaques contre les prisons", a-t-il déclaré.

Cette mise en garde intervient alors que des dizaines de prisonniers de l'EI se sont déjà échappés après l'offensive turque. La semaine dernière, James Jeffrey, émissaire américain pour la Syrie, a déclaré devant le congrès des Etats-Unis que "plus de 100" prisonniers de l'EI s'étaient évadés et que leur sort était inconnu.

>> Regarder les explications d'Annabelle Durand :

Annabelle Durand "Vu l'état des prisonniers, la notion de dignité devrait l'emporter, mais ils étaient des combattants."
Annabelle Durand "Vu l'état des prisonniers, la notion de dignité devrait l'emporter, mais ils étaient des combattants." / 19h30 / 1 min. / le 31 octobre 2019

ats/ebz

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Familles aussi détenues

Outre les combattants de l'EI, les forces kurdes détiennent des milliers de leurs proches, femmes, enfants et parents, dans des camps aménagés à cette fin.

Celui d'Al-Hol, surpeuplé, accueille plus de 70'000 personnes - des Syriens et des Irakiens, mais aussi des Françaises, des Belges ou des Allemandes - dont la colère et les tentatives récurrentes d'évasion sont contenues à grande peine.

Une autre structure abritant des "familles de l'EI" se trouve à Aïn Issa, d'où 800 personnes se sont évadées dans le sillage de l'offensive turque. Certaines auraient réintégré le camp depuis. D'autres seraient passées du côté turc de la ligne de front ou auraient rejoint des cellules de l'EI opérant dans la région.