La qualité de l'air s'est violemment dégradée cette semaine dans la mégapole de vingt millions d'habitants, poussant un organisme de lutte contre la pollution à lancer l'alerte face à cette situation qui, estime-t-il, "aura des conséquences sanitaires néfastes sur tous, particulièrement nos enfants".
Les autorités ont ordonné dans la foulée la fermeture des écoles et des chantiers jusqu'à mardi. Les pétards sont interdits pour tout l'hiver.
Brûlis agricoles illégaux
Depuis plusieurs jours, une épaisse fumée âcre enveloppe New Delhi, en grande partie alimentée par la saison des brûlis agricoles dans les régions voisines et déportée par les vents sur la ville, déjà l'une des plus polluées au monde.
Cette technique, illégale, permet aux agriculteurs de nettoyer leurs champs à moindre coût des résidus de la récolte du riz pour pouvoir semer la culture suivante. Les images satellite de la Nasa montrent des milliers de feux actifs ces derniers jours dans l'Etat du Penjab, au nord-ouest de la capitale.
Une véritable "chambre à gaz"
Chaque année au début de l'hiver, une conjonction de facteurs naturels (froid, vents faibles...) et humains (brûlis agricoles, émissions industrielles et automobiles, feux pour se réchauffer...) transforme la capitale indienne en "chambre à gaz", une expression fréquemment utilisée par ses dirigeants.
En prévision de la saison de pollution, New Delhi avait banni l'utilisation de générateurs diesel et va appliquer, du 4 au 15 novembre, la circulation alternée. Le gouvernement local a aussi annoncé le mois dernier qu'il allait distribuer 5 millions de masques protecteurs aux écoliers.
afp/oang
Taux de particules fines 16 fois trop élevé
À 14h00 locales, vendredi, l'ambassade américaine à New Delhi enregistrait une concentration de particules fines PM2,5 de 421 microgrammes par mètre cube d'air. Or l'Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 25 en moyenne journalière.
D'un diamètre égal au trentième de celui d'un cheveu humain, les particules fines en suspension peuvent s'infiltrer dans le sang à travers les poumons. Une exposition à long terme aux PM2,5 accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons.
En 2017, la pollution de l'air a causé 1,2 million de décès prématurés en Inde, selon l'estimation d'une étude parue l'année dernière dans la revue scientifique The Lancet.