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Marée humaine pour réclamer une "nouvelle indépendance" en Algérie

La foule des manifestants vendredi après-midi 01.11.2019 dans le centre d'Alger. [AFP - Ryaad Kramdi]
Marée humaine pour réclamer une "nouvelle indépendance" en Algérie / Le Journal horaire / 1 min. / le 1 novembre 2019
Une marée humaine a envahi vendredi les rues du centre d'Alger, 65 ans jour pour jour après le début de la lutte armée contre le colonisateur français. Les manifestants réclament une nouvelle "indépendance" de l'Algérie.

L'absence de comptage officiel et la topographie rendent impossible de dénombrer les participants, souligne l'agence de presse AFP. Mais la mobilisation est semblable, en ce 37e vendredi consécutif de manifestation, à celle constatée au plus fort du "Hirak" - mouvement de contestation inédit dont l'Algérie est le théâtre depuis le 22 février. Le cortège progressait très lentement vendredi après-midi dans les rues noires de monde.

Plusieurs heures avant le coup d'envoi traditionnel du cortège, plusieurs milliers de manifestants s'étaient déjà rassemblés près de la Grande Poste, bâtiment du centre d'Alger et lieu traditionnel de rassemblement de la contestation.

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Marée humaine pour réclamer une "nouvelle indépendance" en Algérie / L'actu en vidéo / 37 sec. / le 1 novembre 2019

"L'Algérie reprendra son indépendance", "le Peuple veut son indépendance", scandaient notamment les manifestants, bien plus nombreux que d'habitude à la même heure et dont le nombre a grossi rapidement. La police, déployée en force, a procédé à quelques arrestations dans la matinée, selon des témoins.

Le "Hirak", un mouvement qui ne faiblit pas

Depuis qu'il a obtenu, début avril, la démission du président Abdelaziz Bouteflika, le mouvement "Hirak" ne faiblit pas. Il s'oppose massivement à l'élection présidentielle que le pouvoir organise le 12 décembre pour élire un successeur à l'ancien chef de l'Etat, estimant qu'elle ne vise qu'à régénérer ce "système".

Le pouvoir, qui rejette toutes ces revendications, cherche de son côté à minimiser l'ampleur du mouvement. Mercredi, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée et homme fort du pays depuis la démission d'Abdelaziz Bouteflika, a assuré que le scrutin recueillait l'"adhésion totale" des citoyens.

Des propos contredits par les slogans qui résonnaient vendredi dans la rue et qui répondaient aussi au discours télévisé jeudi soir du président par intérim Abdelkader Bensalah exhortant les Algériens à voter massivement le 12 décembre.

afp/oang

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Le début de la "Révolution algérienne"

Le 1er novembre 1954, le Front de libération nationale (FLN) tout juste créé déclenchait la "Révolution algérienne" et la lutte armée pour l'indépendance, avec une série d'attentats simultanés sur le territoire algérien. Décrété "Fête de la Révolution", le 1er novembre est férié en Algérie.

"On a mis la France dehors en 1962, mais on n'a pas profité de la liberté avec ce régime qui n'a pas changé depuis. On veut une Algérie nouvelle", dit un jeune homme interviewé par l'AFP.

Depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, de nombreux "tracts numériques" ont appelé à manifester massivement en dressant un parallèle entre 1er novembre 1954 et 1er novembre 2019.

"Vous êtes tous concernés. Appel au peuple algérien pour qu'il se prépare à (...) prendre d'assaut la capitale par millions et en provenance de toutes les wilayas (préfectures) le vendredi 1er novembre, jusqu'à faire tomber tous les bandits" au pouvoir, proclame l'un d'eux.

"L'Histoire se répète. 1er novembre 1954-2019. Les 48 wilayas dans la capitale" pour une nouvelle "Guerre de libération", peut-on lire sur un autre.