L'enquête a été menée par le média britannique au Koweit - un pays dans lequel la majorité des ménages ont des domestiques, généralement des femmes, venues notamment du continent africain. Ces travailleuses domestiques entrent au Koweït avec un visa qui nécessite un employeur ou un sponsor officiel. Mais souvent, ces sponsors retirent ensuite leur passeport à ces femmes, qui n'ont dès lors plus le droit de changer d'emploi sans l'accord de ces mêmes sponsors.
Selon la BBC, ces femmes deviennent souvent des travailleuses invisibles et non payées. Les enquêteurs ont également constaté qu'il existait un marché illégal de revente sur internet de plusieurs milliers de femmes. Ces petites annonces proposent par exemple: "une domestique africaine, propre et souriante".
Plateformes de vente
Les géants du web sont au coeur de la tourmente. En effet, dans cette affaire, Google et Apple ont validé et fourni un accès à des applications servant de plateforme de vente et d'achat. Pour Urmila Boohly, rapporteuse spéciale de l'ONU interrogée par la BBC, les géants du web doivent être tenus pour responsables. "C'est l'exemple par excellence de l'esclavage moderne. Google, Apple, Facebook et toute autre entreprise qui hébergent ce type d'application doivent être tenues pour responsables. Elles font la promotion d'un marché en ligne d'esclaves".
Ce point de vue fait débat. D'autres estiment que les GAFA ne peuvent être tenus responsables des contenus des applications qu'ils ne gèrent pas et ne détiennent pas.
Réaction des GAFA
Quoi qu'il en soit, Instagram, propriété de Facebook, a supprimé le hastag équivalent à "bonnes à transférer". Une autre application, 4Sale, a supprimé la catégorie d'offres de ce type. Pour sa part, Google s'est dit alarmé par cette affaire. A l'heure actuelle, cette polémique n'a mené à aucune action en justice contre les géants californiens.
Katja Schaer/jfe