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Au moins dix morts durant un nouveau jour de contestation en Irak

La foule de manifestants en marche, dimanche 03.11.2019 à Bagdad. [AP/Keystone - Hadi Mizban]
Les Irakiens en grève générale illimitée pour "déraciner" le régime / La Matinale / 1 min. / le 4 novembre 2019
Au moins dix personnes ont été tuées lundi en Irak, à Bagdad et Kerbala, alors que des milliers de manifestants ont continué de se rassembler dans la capitale et dans d'autres villes du pays pour accentuer la pression sur le gouvernement.

A Bagdad, cinq personnes ont été tuées quand les forces de sécurité ont ouvert le feu sur un groupe de contestataires près du pont d'Ahrar. Une trentaine de personnes ont aussi été blessées.

Deux autres personnes, dont un officier de police, ont péri lorsque des membres des forces spéciales chargées de protéger la "zone verte" de la capitale ont ouvert le feu sur des manifestants.

A Kerbala, quatre manifestants ont été tués par balles près du consulat iranien à l'issue d'une nouvelle nuit de violences.

Née le 1er octobre, la contestation a déjà fait plus de 260 morts et 8000 blessés. Elle a aussi causé des pertes financières de plusieurs milliards de dollars.

>> Lire : Importante journée de manifestations contre le gouvernement en Irak

Haro sur une classe politique corrompue

Mobilisés à nouveau par centaines de milliers dimanche, de la capitale au sud du pays, les Irakiens disent vouloir "déraciner" une classe politique corrompue qui - en 16 ans - a fait perdre au pays plus de 410 milliards de dollars.

Sous une pluie de gaz lacrymogènes, massés par dizaines de milliers sur la place Tahrir à Bagdad, ils font front commun - toutes confessions et couches sociales confondues.

Et rien ne semble plus pouvoir faire fléchir la rue: sourds aux promesses d’élections anticipées et à celles de réformes sociales alliant créations d’emplois, aide aux retraités et chômeurs, les manifestants sont passés à la vitesse supérieure: ils ont fermé écoles et administrations en décrétant une grève générale qu'ils promettent de poursuivre jusqu'à la chute du régime.

Ravitaillement alimentaire en danger

Depuis plusieurs jours, les manifestants bloquent également des routes et notamment celle qui mène au port d'Oum Qasr (sud), suscitant l'inquiétude des autorités pour les importations - notamment alimentaires. Des dizaines de bateaux ont repris la route sans avoir pu décharger leurs cargaisons, a indiqué à l'AFP une source portuaire.

Le Premier ministre Adel Abdel Mahdi a demandé aux manifestants de rouvrir les rues en précisant que la vie devait reprendre son cours habituel - des propos largement ignorés.

oang/boi avec afp

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