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Inde-Pakistan: sommet entre les frères ennemis

Les attentats de Bombay avaient fait 166 morts en novembre 2008.
Les attentats de Bombay ont été attribués à une groupe islamiste pakistanais.
L'Inde et le Pakistan ont repris officiellement jeudi leurs discussions bilatérales pour tenter de remettre sur les rails un difficile dialogue de paix interrompu après les attentats de Bombay en novembre 2008 qui avaient fait 166 morts.

Peu d'avancées concrètes étaient cependant attendues de cette
première rencontre jeudi à New Delhi entre la secrétaire indienne
aux Affaires étrangères Nirupama Rao et son homologue pakistanais
Salman Bashir.



Avant même le début de leurs entretiens, des différends ont surgi
entre les deux pays rivaux d'Asie du sud sur l'ordre du jour, le
Pakistan souhaitant un retour immédiat à un large dialogue tandis
que l'Inde veut centrer les discussions sur le terrorisme, une
volonté encore renforcée après l'attentat le 13 février dans la
ville indienne de Pune qui a fait 16 morts.

Optimisme très mesuré

Quelques heures avant l'arrivée en Inde de Salman Bashir
mercredi, des soldats indiens stationnés à la frontière avec le
Pakistan ont dit avoir essuyé des coups de feu de forces
pakistanaises.



"Je ne suis pas très optimiste", a commenté peu avant le début de
la rencontre le ministre indien de l'Intérieur P. Chidambaram,
tandis qu'un autre haut responsable du gouvernement, s'exprimant
sous couvert de l'anonymat, a souligné "le déficit de confiance"
subsistant après les attentats de Bombay qui furent attribués par
l'Inde à un groupe islamiste pakistanais.

Washington en facilitateur

Mais le seul fait que les deux pays dotés de la puissance
nucléaire s'assoient à la même table marque un tournant dans les
relations bilatérales. De hauts responsables indiens et pakistanais
s'étaient déjà rencontrés depuis novembre 2008 dans le cadre de
conférences régionales mais la rencontre de jeudi marque la
première étape officielle d'une normalisation des relations.



Washington a joué un rôle clé dans la reprise du dialogue, les
Etats-Unis souhaitant que l'Asie du sud reste stable tandis que des
dizaines de milliers de soldats se battent contre les talibans en
Afghanistan.



afp/cab

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Tension ravivée par les attentats

L'Inde avait accusé un groupe islamiste pakistanais d'avoir perpétré les attentats de Bombay avec la participation des services de renseignement pakistanais et avait interompu le processus de paix entamé avec Islamabad en 2004.

Le 4 février de cette année, l'Inde a proposé au Pakistan l'ouverture de discussions au niveau des Affaires étrangères.

Un voisinage sanglant depuis 1947

Depuis leur indépendance en 1947, les deux pays se sont affronté lors de trois guerres, dont deux portant sur la région disputée du Cachemire.

New Delhi et Islamabad avaient lancé un processus de paix en 2004 qui avait permis d'atténuer considérablement les tensions, notamment sur le Cachemire, une région à majorité musulmane, divisée en deux et secouée dans sa partie indienne par une insurrection séparatiste islamiste depuis 20 ans.