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Crise libyenne: l'UE cherche activement une solution

Le chef de la diplomatie espagnole Moratinos avait fait état de "progrès" jeudi.
Selon Miguel Angel Moratinos, l'UE évoquera la question lundi à Bruxelles.
Alors que la crise libyenne connaît une brusque accélération avec le départ de Tripoli de Rachid Hamdani et la reddition de Max Goeldi, l'Union européenne s'efforce de trouver une solution. Doris Leuthard est quant à elle en pourparlers à Madrid.

C'est ce qu'a indiqué lundi le chef de la diplomatie espagnole
Miguel Angel Moratinos. Il s'exprimait peu avant une réunion des
ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles. Par
ailleurs, l'UE a affiché sa solidarité avec la Suisse dimanche à Tripoli
avec la présence de plusieurs ambassadeurs à la représentation
suisse, menacée d'un assaut des forces libyennes.



Le différend entre Berne et Tripoli qui implique depuis la semaine
dernière la médiation européenne en raison de ses répercussions sur
les ressortissants de l'espace Schengen devait être traitée lors de
la réunion de lundi à Bruxelles.

Nouveaux développements

Nous regrettons le
développement malheureux. Nous espérons que la discussion se
poursuive.

Maris Riekstins, ministre lettone
des Affaires étrangères

La ministre lettone
des Affaires étrangères Maris Riekstins a indiqué avant d'entrer
dans la salle de réunion: "Nous regrettons le développement
malheureux. Nous espérons que la discussion se poursuive".



La crise a connu lundi une brusque accélération . L'un des Suisses retenus depuis
19 mois dans la capitale libyenne, Rachid Hamdani, a reçu son visa
de sortie et attendait de pouvoir partir pour la Tunisie, selon son
épouse. Son compagnon d'infortune, Max Goeldi, a quant à lui quitté
l'ambassade de Suisse pour se rendre à la justice libyenne.

Doris Leuthard à Madrid

"Chaque membre de l'espace Schengen a le
droit d'avoir une liste de personnes indésirables", estime la
présidente de la Confédération Doris Leuthard dans une interview au
journal espagnol El Mundo. Elle faisait allusion aux 150 Libyens
auxquels Berne refuse un visa.



La présidente de la Confédération - qui effectuait lundi une
visite en Espagne -précise que les individus empêchés de se rendre
dans l'espace Schengen en raison de l'opposition de Berne sont "des
personnes proches de la classe dirigeante" et que ces restrictions
de visas "ne concernent pas tous les Libyens".



Doris Leuthard rappelle encore que l'Espagne, actuelle présidente
de l'Union européenne, a fait office de médiateur pour trouver une
solution dans la crise ente la Suisse et la Libye.

Après la visite de Micheline Calmy-Rey

La cheffe de la diplomatie helvétique Micheline Calmy-Rey s'est
entretenue jeudi à Madrid avec ses homologues espagnol et libyen,
Miguel Angel Moratinos et Moussa Koussa. A l'issue des discussions,
Miguel Angel Moratinos a fait état de "progrès".



Les négociations entre les parties ont continué vendredi sur le
plan technique à Madrid. A Berlin, des entretiens se sont aussi
déroulés ce week-end pour tenter de résoudre la crise qui oppose
Berne à Tripoli.Aucune information n'a toutefois filtré sur leur
contenu.



"Nous avons travaillé et nous travaillons pour trouver une
solution", a simplement indiqué dimanche Georg Farago, porte-parole
du Département fédéral des affaires étrangères. "La Suisse fait
tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir la libération des deux
Suisses retenus en Libye", a-t-il souligné.



Le ministère allemand des affaires étrangères s'est de son côté
refusé à tout commentaire. La délégation suisse était conduite par
le secrétaire d'Etat au DFAE Michael Ambühl. Face à la forte
pression médiatique, ces entretiens ont été entourés de la plus
grande discrétion afin de donner un maximum de chances à un
éventuel accord.



ats/hof

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Une solution se profile, sans toutefois aboutir

Une "solution proche" dans la crise qui oppose la Suisse à la Libye a plusieurs fois été évoquée à Bruxelles ces derniers jours. Une assurance apparemment basée sur une déclaration d'intention, qui n'a toutefois finalement pas été signée.

La Suisse et la Libye se seraient notamment accordées sur les points suivants:

- Berne supprime de la base de données policière (SIS) la liste comprenant 150 personnalités libyennes qui se voient refuser l'entrée dans l'espace Schengen. Elle accepte en outre comme mesure immédiate de ne plus "systématiquement" rejeter les demandes de visas de citoyens libyens pour d'autres Etats de l'espace Schengen.

- Les deux Suisses Max Göldi et Rachid Hamdani sont libérés par les autorités libyennes et peuvent quitter le pays. Tripoli fait en outre marche arrière concernant sa décision de ne plus accorder de visas à durée limitée à des ressortissants de l'espace Schengen et d'annuler les visas déjà délivrés.

- Dans une deuxième étape, l'Allemagne est placée à la tête d'un tribunal arbitral qui enquête sur l'arrestation à Genève d'Hannibal Kadhafi le 15 juillet 2008. Les décisions de ce tribunal sont acceptées par les deux parties comme étant définitives.

- La Suisse exprime son "profond regret" concernant la publication, le 4 septembre 2009 dans la Tribune de Genève, des photos de police d'Hannibal Kadhafi, avec référence à l'actuelle enquête de la justice genevoise à cet égard. Le Département fédéral des affaires étrangères informe dans les 30 jours les autorités libyennes sur le délai dans lequel cette enquête peut être achevée.

Le ministère espagnol des affaires étrangères contrôle la bonne application de ce mémorandum d'entente. Daté du 18 février, celui-ci aurait dû recevoir les signatures de la cheffe de la diplomatie suisse Micheline Calmy-Rey et de ses homologues libyen Moussa Koussa, et espagnol Miguel Angel Moratinos. Les rencontres des trois ministres le même jour se sont toutefois achevées sans résultat.