Le régime libyen avait menacé de prendre d'assaut la
représentation helvétique dans la nuit de dimanche à lundi. Pour
cette raison, les ambassadeurs de plusieurs pays membres de l'UE se
sont rendus à l'ambassade de Suisse, a déclaré lundi le chef de la
diplomatie autrichienne Michael Spindelegger.
"C'était un important signe de solidarité" avec la Confédération,
a-t-il ajouté en marge d'une réunion des ministres des affaires étrangères de l'UE . Il a souligné
que prendre d'assaut une ambassade viole tous les principes de la
diplomatie.
De nombreux coups de fil
Outre l'Autriche, plusieurs pays, dont l'Allemagne, l'Espagne et
l'Italie ont utilisé leurs contacts pour éviter une escalade durant
la nuit, a ajouté Michael Spindelegger. De nombreux coups de fils
ont été échangés.
Le ministre italien des affaires étrangères Franco Frattini a
ainsi affirmé à Bruxelles que Silvio Berlusconi avait appelé
dimanche soir le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
L'Allemagne qui joue depuis longtemps les médiateurs dans cette
crise - a également été "d'un grand secours", tout comme l'Espagne,
qui assume la présidence tournante de l'UE, selon Michael
Spindelegger.
La Suisse critiquée
Plusieurs ministres ont souligné qu'une solution était à portée
de main ces deux derniers jours. On murmure à Bruxelles qu'une
déclaration d'intention ("Memorandum of Understanding") est sur la
table, mais elle n'a apparemment pas été approuvée par le colonel
Kadhafi.
La Suisse ne s'en sort toutefois pas toute blanche. Il ne faut pas
qu'un pays de l'Espace Schengen étende ses sanctions à l'ensemble
de cet espace, ont critiqué les ministres. La Suisse a été épinglée
pour avoir établi une "liste noire" de quelque 150 ressortissants
libyens qui devraient être privés de visas.
"Nous avons affiché notre solidarité la nuit passée, nous espérons
la réciproque à l'avenir d'autres Etats de l'Espace Schengen", a
déclaré Michael Spindelegger, sans citer nommément la Suisse.
Les règles d'octroi des visas dans le cadre de l'accord de
Schengen pourrait être revu. Un groupe de travail, dirigé par la
cheffe de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton, doit se pencher
sur cette question.
ats/sbo