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L'ex-président brésilien Lula accueilli en héros chez les métallos à Sao Paulo

L'ex-président brésilien Lula devant ses supporteurs devant le siège des métallos de Sao Bernardo do Campo. [Reuters - Nacho Doce]
L’ex-président brésilien Lula pourrait faire son retour sur la scène politique / Forum / 3 min. / le 9 novembre 2019
Des centaines de sympathisants de gauche vêtus de rouge ont accueilli samedi en héros l'ex-président Lula fraîchement sorti de prison dans la banlieue de Sao Paulo. Leur chef historique s'est dit prêt à reprendre la lutte politique.

A son arrivée, l'ancien chef de l'Etat, libre depuis moins de 24 heures, s'est livré à des embrassades chaleureuses avec de nombreux proches, des sympathisants et même des journalistes, devant le siège des métallos de Sao Bernardo do Campo, dans la banlieue de la plus grande métropole du Brésil.

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La foule agitait des banderoles et drapeaux rouges en musique tandis qu'une forêt de portables se dressait le long du parcours vers la tribune du chef de 74 ans, dont la réclusion n'a apparemment pas entamé la combativité.

C'est au siège des métallos, où l'ex-syndicaliste a livré tant de combats, qu'il s'était retranché deux jours durant début avril 2018, protégé par une immense foule de sympathisants remontés à bloc avant de se livrer aux autorités et d'être incarcéré.

"Lutter pour le peuple brésilien"

A sa sortie de prison déjà, vendredi à Curitiba, Lula a été acclamé par la foule qui l'attendait. Il a rapidement harangué la foule de sa voix rauque: "Je veux continuer à lutter pour améliorer la vie du peuple brésilien", a-t-il dit, attaquant d'emblée le gouvernement du président d'extrême droite Jair Bolsonaro.

"Le peuple a de plus en plus faim, il est au chômage, le peuple travaille pour Uber ou livre des pizzas", a lancé Lula, qui avait pu, au cours de ses deux mandats (2003-2010) extraire près de 30 millions de Brésiliens de la pauvreté dans une période de forte croissance économique.

Deux fois président (2003-2010) il n'a cessé de clamer son innocence - que sa libération ne rétablit pas - se disant victime d'un complot politique pour l'empêcher de revenir au pouvoir.

afp/oang

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Première réaction de Jair Bolsonaro

Le président actuel, Jair Bolsonaro, est sorti de son silence samedi pour demander aux Brésiliens "épris de liberté" de "ne pas donner de munitions à la canaille" Lula.

Dans sa première réaction à cette remise en liberté, le chef de l'Etat s'en est pris sur Twitter à celui "qui est momentanément libre, mais chargé de culpabilité".

"Nous sommes majoritaires, les amoureux de la liberté et du bien. Nous ne pouvons pas commettre d'erreurs", a tweeté le président d'extrême droite. "Sans cap ni commandement, les meilleures troupes tirent dans tous les coins, y compris contre leurs amis".