"Nous avons été chassés par la force après avoir reçu des menaces de personnes qui s'étaient rassemblées" devant l'immeuble dans lequel se trouvent ces deux médias, a déclaré par téléphone Ivan Maldonado, le directeur de Radio Patria Nueva.
Plusieurs dizaines d'employés ont été vus en train de quitter le bâtiment en se tenant par les mains et sous les insultes de quelque 300 personnes rassemblées sur place, qui les accusent de servir les intérêts du gouvernement d'Evo Morales.
A la suite de leur occupation, Bolivia TV et Radio Patria Nueva ne diffusaient plus que de la musique.
"Attaque lâche"
Le président Morales a condamné l'occupation de ces médias par des manifestants. "Ils disent défendre la démocratie, mais ils agissent comme en dictature", a-t-il déclaré sur Twitter:
L'opposition refuse de reconnaître la réélection d'Evo Morales car elle considère que le scrutin présidentiel du 20 octobre qui lui a donné un quatrième mandat a été entaché de fraude.
Radio d'un syndicat aussi envahie
Peu après l'occupation des deux médias officiels, une radio du syndicat paysan CSUTCB à La Paz a également été envahie par des manifestants, selon un autre tweet d'Evo Morales, premier président indigène de gauche en Bolivie.
"En ma condition d'adhérent à la CSUCTB, organisation essentielle du mouvement indigène et paysan", a-t-il écrit, "je dénonce l'attaque lâche et sauvage contre la radio de cette confédération". "Dans le style des dictatures militaires, les putschistes attaquent des sièges syndicaux", a-t-il ajouté.
afp/pym
Evo Morales appelle au dialogue
"Je lance un appel au dialogue avec les partis qui ont obtenu des sièges au Parlement lors des dernières élections générales, soit quatre partis", avait déclaré plus tôt dans la journée de samedi Evo Morales.
Quelques minutes après cette allocution, Carlos Mesa, ancien président bolivien et principal rival d'Evo Morales lors du scrutin d'octobre, a rejeté sa proposition. "Je n'ai rien à négocier avec Evo Morales et avec son gouvernement", a-t-il déclaré.