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Manifestation à Paris, la notion d'islamophobie déchire la France

Une marche contre l’islamophobie réunit plusieurs milliers de personnes à Paris. [EPA-Keystone - Christophe Petit Tesson]
Une marche contre l’islamophobie réunit plusieurs milliers de personnes à Paris / La Matinale / 3 min. / le 11 novembre 2019
Une marche controversée contre l'islamophobie a réuni des milliers de personnes dimanche à Paris. Son principe a déchiré la gauche et provoqué une levée de boucliers du gouvernement et de l'extrême droite.

"Oui à la critique de la religion, non à la haine du croyant", "stop à l'islamophobie", "vivre ensemble, c'est urgent", pouvait-on lire sur des pancartes de manifestants qui défilaient à l'appel de plusieurs personnalités et organisations. Selon un comptage réalisé par un cabinet spécialisé pour le compte d'un collectif de médias dont l'AFP, le défilé a réuni quelque 13'500 personnes.

L'appel à manifester avait été lancé le 1er novembre dans le quotidien "Libération", quatre jours après une attaque contre une mosquée à Bayonne (sud-ouest). Revendiquée par un ancien militant d'extrême droite de 84 ans, elle avait fait deux blessés graves.

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Depuis cet appel, la classe politique française s'est déchirée entre ceux qui dénoncent la "stigmatisation" dont seraient victimes les musulmans et ceux qui évoquent leur "radicalisation".

La notion d'islamophobie en question

La notion-même d'islamophobie, ainsi que l'identité de certains signataires de l'appel - comme le Collectif contre l'islamophobie (CCIF), accusé de liens avec les Frères musulmans - ont conduit une partie de la gauche à ne pas s'y associer, notamment au Parti socialiste, ou à relativiser leur soutien initial, comme l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot.

Plusieurs élus du parti de gauche radicale La France insoumise étaient en revanche présents. Leur chef de file Jean-Luc Mélenchon a appelé avant le départ de la marche à ne pas "confondre quelques personnes avec la valeur de la cause qui est servie".

Pour la présidente du parti d'extrême droite Rassemblement national Marine Le Pen, les participants à la manifestation allaient se retrouver "main dans la main avec les islamistes, c'est-à-dire ceux qui développent dans notre pays une idéologie totalitaire qui vise à combattre les lois de la République française".

"Une marche qui attaque l'Etat"

La députée Aurore Bergé, porte-parole du parti macroniste La République en Marche, s'est aussi élevée contre "une marche qui attaque l'Etat et qui utilise un terme (islamophobie) dont on sait bien qu'il est utilisé à des fins politiques". En revanche, "si demain il y avait une grande marche pour lutter contre le racisme sous toutes ces formes, nous serions les premiers à être présents".

La France est le pays d'Europe occidentale qui compte la plus importante communauté musulmane (7,5% de la population).

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afp/oang

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