"Merci au Mexique et à ses autorités, et je tiens à vous dire que tant que je suis en vie, je reste en politique, tant que nous sommes dans le train de la vie, la lutte continue", a déclaré Evo Morales.
"Ce n'est pas ce coup d'Etat qui va me faire changer d'opinion politique", a-t-il martelé. "J'ai renoncé pour éviter plus de violence", a ajouté l'ancien président, en remerciant le Mexique, qui lui a accordé l'asile politique, de lui avoir "sauvé la vie".
Evo Morales, en polo bleu ciel, a été accueilli par le chef de la diplomatie mexicaine Marcelo Ebrard. "Nous vous souhaitons la bienvenue de la part du président Manuel Andres Obrador et de tout le peuple mexicain", a déclaré l'élu mexicain.
Trois semaines de contestation
Après trois semaines de violente contestation contre sa réélection à un quatrième mandat fin octobre, Evo Morales a annoncé sa démission, lâché par l'armée. Il était le plus ancien dirigeant en exercice d'Amérique latine, au pouvoir depuis 2006.
"Frères et soeurs, je pars pour le Mexique", a tweeté lundi le dirigeant socialiste. "Cela me fait mal d'abandonner le pays pour des raisons politiques, mais [...] je reviendrai bientôt avec plus de force et d'énergie", a-t-il promis.
La crédibilité du scrutin présidentiel du 20 octobre était contestée à la fois par l'opposition et la communauté internationale, qui évoquaient des fraudes.
Une vice-présidente par intérim
En Bolivie, la deuxième vice-présidente du Sénat, Jeanine Añez, s'est proclamée mardi présidente par intérim, malgré l'absence de quorum au Parlement. Elle a argué de "la nécessité de créer un climat de paix sociale" dans le pays secoué par une profonde crise. "Nous souhaitons convoquer des élections au plus vite", a ajouté la sénatrice d'opposition.
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afp/jvia/lan
Opérations conjointes de l'armée et de la police
"Le commandement militaire a décidé que des opérations conjointes seront menées avec la police pour éviter le sang et le deuil dans la famille bolivienne", a annoncé le commandant en chef de l'armée, William Kaliman, dans une déclaration télévisée.
Son annonce fait suite à une requête du chef de la police de La Paz, qui a demandé aux forces armées boliviennes d'intervenir pour arrêter les violences causées dans la capitale par des partisans d'Evo Morales.
L'arrivée dans la capitale bolivienne de partisans de l'ex-président socialiste depuis la ville voisine d'El Alto fait craindre aux forces de l'ordre des affrontements avec des manifestants de l'opposition.