La tension est montée d'un cran jeudi après-midi quand le tabloïd en langue anglaise Global Times, proche du pouvoir chinois, a annoncé que les gouvernement de Hong Kong devait "annoncer" un couvre-feu pour le week-end. Mais ce tweet a été supprimé sans explication environ une demi-heure plus tard par le journal. Interrogé, l'exécutif hongkongais n'a pas commenté cette annonce.
Après plus de cinq mois de manifestations, le mouvement de protestation dans l'ex-colonie britannique a adopté en début de semaine une nouvelle tactique dite de "l'éclosion généralisée". Elle consiste à multiplier les actions simultanées dans une multitude de quartiers de la mégapole. Menée par des petits groupes, constitués essentiellement d'étudiants, elles ont pour objectif d'éprouver au maximum les capacités de la police.
Jeudi matin, des axes routiers vitaux pour la ville étaient obstrués par des barricades constituées de bambous, de briques et d'un empilement d'objets divers. Un des trois tunnels routiers, permettant de traverser le port de Hong Kong, était fermé à la circulation, tout comme nombre de stations de métros et de lignes de bus, entraînant une paralysie presque totale de la ville de 7,5 millions d'habitants.
Tirs de flèches
Depuis le début de la semaine, les scènes de violence se sont multipliées à travers tout le territoire, affectant notamment le métro, d'ordinaire très efficace en transportant quotidiennement plus de quatre millions de personnes.
Selon le gouvernement, 70 personnes ont été hospitalisées mercredi, dont deux dans un état critique. Parmi elles, un homme de 70 ans frappé à la tête avec une brique, alors qu'il tentait de dégager une route.
La police a procédé jeudi matin à des tirs de gaz lacrymogènes à proximité de l'Université Polytechnique de Hong Kong où les manifestants étaient appelés à se rassembler. Dans un message posté sur Facebook, la police a accusé les "émeutiers" d'avoir tiré "des flèches sur plusieurs policiers qui effectuaient une patrouille" jeudi matin près de cette Université.
afp/nr
Les manifestations "remettent gravement en cause le principe 'Un pays, deux systèmes'" pour Xi Jinping
Les récentes "activités illégales violentes" à Hong Kong ont "sérieusement bafoué l'Etat de droit et l'ordre social" dans ce territoire semi-autonome, "remettant gravement en cause le principe 'Un pays, deux systèmes'", a déclaré jeudi le président chinois Xi Jinping.
Ces propos tenus au cours d'un sommet à Brasilia et reproduits par le Quotidien du Peuple, l'organe de presse officiel du Parti communiste chinois, interviennent sur fond de paralysie jeudi par les manifestants réclamant des réformes démocratiques de l'ex-colonie britannique pour la quatrième journée consécutive avec des rassemblements et des barricades.