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Hannibal Kadhafi a rencontré Max Göldi en prison

Max Goeldi avait été arrêté en Libye en 2008, en représailles à l'arrestation d'Hannibal Kadhafi à Genève.
La rencontre s'est déroulée dans la prison où est retenu Max Göldi.
Hannibal Kadhafi, fils du numéro un libyen dont l'arrestation en 2008 à Genève avait provoqué une crise entre Tripoli et Berne, a rencontré lundi en prison Max Göldi. A Tripoli, environ 300 personnes ont manifesté devant l'ambassade suisse, selon un journaliste de l'AFP sur place.

"Je suis content de cette occasion qui m'a permis de vous
rencontrer et j'espère que la justice fera son travail et que les
choses s'amélioreront", a déclaré Max Göldi, s'adressant à Hannibal
Kadhafi, en présence de son avocat et de quelques journalistes.

Les deux hommes
ont continué par la suite leur conversation en tête à tête, dans un
salon de la prison.



Max Göldi était retenu avec Rachid Hamdani depuis 19 mois en Libye
en représailles à l'arrestation musclée à Genève en juillet 2008
d'Hannibal Kadhafi, sur une plainte de deux domestiques l'accusant
de mauvais traitements.



Tripoli affirme toutefois que l'affaire des deux Suisses n'a rien
à voir avec l'affaire Hannibal. Rachid Hamdani a pu quitter la
Libye le 23 février, tandis que Max Göldi a quitté l'ambassade
helvétique à Tripoli pour se rendre aux autorités libyennes et
purger une peine de quatre mois de prison pour "séjour illégal" en
Libye.

Demande de grâce déposée

Les relations entre Berne et Tripoli se sont détériorées depuis
l'interpellation d'Hannibal Kadhafi. Interrogé par la presse sur la
situation de Max Göldi, son avocat, Salah Zahaf a indiqué avoir
présenté dimanche une demande de grâce pour son client auprès du
Conseil supérieur des instances judiciaires, la haute cour de
justice libyenne.



Me Zahaf a fait état par ailleurs d'une "souplesse et une
réactivité du côté libyen sur les plans administratif, politique et
judiciaire". L'avocat a en revanche dénoncé une "stagnation" et un
"atermoiement" du côté suisse, notamment en ce qui concerne une
"enquête sur la publication en septembre de photos d'identité
d'Hannibal" par le journal La Tribune de Genève.

"Atermoiement suisse"

En décembre, Hannibal Kadhafi avait
porté plainte et demandé des réparations au canton de Genève et au
quotidien suisse pour la diffusion de ces photos prises lors de son
arrestation. "Je souhaite m'enquérir auprès du gouvernement suisse
des raisons de cet atermoiement", a ajouté l'avocat, affirmant que
"l'enquête a débuté il y a cinq mois, sans résultat jusqu'à
maintenant".

La publication dans la presse de ces clichés, ressentie comme
une humiliation par Tripoli, a fait capoter en septembre le retour
des deux hommes d'affaires suisses, selon le président de la
confédération, Hans-Rudolf Merz.



afp/lan

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Nouvelle manif devant l'ambassade à Tripoli

Environ 300 personne, selon un journaliste de l'AFP, ont manifesté lundi matin devant l'ambassade de Suisse à Tripoli.

Ils appelaient au "jihad" et au "fatah", soit à la guerre sainte et à la révolution contre la Suisse, a rapporté l'agence italienne ANSA. Environ 200 policiers en tenue anti-émeute formaient un cordon de sécurité autour de la représentation helvétique.

La foule des manifestants était composée en grande partie de jeunes et d'étudiants qui brandissaient des drapeaux verts de la Libye et des portraits du colonel Kadhafi.

Les comités populaires et révolutionnaires ont appelé à la manifestation en signe de soutien aux propos tenus jeudi dernier par le dirigeant libyen, selon des sources locales. Il avait alors appelé à la guerre sainte contre la Suisse en raison du vote contre les minarets.

Les musulmans vaudois s'insurgent

L'Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM) a "clairement et fermement" rejeté l'appel au "jihad" lancé contre la Suisse par le colonel Kadhafi. Elle a écrit une lettre ouverte au numéro un lybien dans laquelle elle juge cet appel "déplacé" et "inacceptable".

"Vous qualifiez notre pays de mécréant et d'apostat, mais c'est une évidente contrevérité", écrit l'UVAM. "La Suisse est un pays laïc qui garantit la liberté religieuse à tous ses habitants, y compris ses habitants musulmans".

L'UVAM appelle le colonel Kadhafi à "faire un effort" afin de trouver une "solution rapide et amiable" pour Max Göldi, l'homme d'affaires suisse incarcéré en Lybie. "Il a bien assez payé pour les infractions qui lui sont reprochées".