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Les Sri-Lankais aux urnes pour élire leur nouveau président

Le Sri Lanka doit élire son nouveau président pour le prochain quinquennat. [Reuters - Dinuka Liyanawatte]
Les Sri Lankais aux urnes samedi / Le Journal horaire / 23 sec. / le 16 novembre 2019
Près de 16 millions de Sri-Lankais sont appelés à élire leur nouveau président samedi. Une victoire de l'ancien militaire Gotabaya Rajapaksa marquerait le retour au pouvoir de ce clan familial redouté par la minorité tamoule.

Presque cinq ans après la défaite électorale de Mahinda Rajapaksa, son petit frère Gotabaya (70 ans) est en compétition avec le candidat du parti au pouvoir, Sajith Premadasa, pour le prochain quinquennat.

Lieutenant-colonel à la retraite, Gotabaya Rajapaksa était secrétaire d’Etat à la Défense sous la présidence de son aîné entre 2005 et 2015. Il commandait de fait les armées sri-lankaises au moment de l'écrasement de la rébellion séparatiste tamoule en 2009. Lors de l'ultime offensive, 40'000 civils tamouls ont péri selon les défenseurs des droits humains.

Ce bain de sang avait sonné la fin de la guerre civile entre l'armée et les Tigres, qui a fait 100'000 morts. Adulés au sein de la majorité ethnique cinghalaise, les Rajapaksa sont détestés et craints par la minorité tamoule qui constitue 15% des 21,6 millions de Sri-Lankais.

>> Ecouter le sujet de Tout un monde sur Gotabaya Rajapaksa :

L'ancien ministre de la Défense et militaire Gotabaya Rajapaksa, le favori aux élections présidentielles sri lankaises. [AP Photo/Keystone - Eranga Jayawardena]AP Photo/Keystone - Eranga Jayawardena
Elections au Sri Lanka: Gotabaya Rajapaksa, le favori qui inquiète / Tout un monde / 5 min. / le 15 novembre 2019

Surnommé "Terminator"

La posture d'homme fort adoptée par Gotabaya, qui promet de combattre la corruption et l'extrémisme islamiste dans une nation traumatisée par les attentats djihadistes du 21 avril qui ont fait 269 morts, lui vaut le surnom de "Terminator" au sein de sa famille.

>> Lire aussi : Un responsable présumé des attentats du 21 avril au Sri Lanka a été arrêté

Par contraste, son rival issu du Parti national uni Sajith Premadasa, 52 ans et fils d'un président assassiné par la guérilla en 1993, est un responsable politique discret qui espère mobiliser le vote des femmes en promettant d'améliorer l'hygiène menstruelle.

Gotabaya Rajapaksa est notamment accusé - ce qu'il nie - d'avoir dirigé sous la présidence de son frère des "escadrons de la mort". Ces derniers ont enlevé à bord de camionnettes blanches des dizaines de Tamouls, d'opposants politiques ou de journalistes. Certains de leurs corps ont été ensuite jetés sur la route, d'autres n'ont jamais été retrouvés.

De nombreux musulmans (10% de la population) s'inquiètent aussi de leur sort dans cette nation à majorité bouddhiste, particulièrement depuis la montée du ressentiment à leur égard après les attentats qui ont fait 269 morts à Pâques. A la suite de ces assauts de kamikazes contre des églises chrétiennes et des hôtels de luxe, des centaines de maisons et de commerces musulmans ont été attaqués.

ats/ani

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Tirs contre des bus d'électeurs musulmans

Avant même l'ouverture des bureaux de vote, des hommes armés ont ouvert le feu samedi sur un convoi de bus transportant des électeurs musulmans au Sri Lanka.

Les autorités ne faisaient pas état de morts dans l'immédiat. Selon un responsable policier, les assaillants ont brûlé des pneus sur la route et installé des barrages pour tendre une embuscade au convoi de plus de 100 bus qui circulait dans le nord de l'île.

Cet incident survient alors qu'une confrontation tendue oppose l'armée, que le candidat Gotabaya Rajapaksa dirigeait durant la présidence de son frère Mahinda (2005-2015), et la police dans la région de Jaffna, zone à majorité tamoule du nord de l'île.