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Séisme au Chili: deuil national

Le tsunami a été plus meurtrier que le séisme lui-même.
Une polémique entoure le bilan exact du séisme.
Le Chili observera trois jours de deuil national à partir de dimanche, en hommage aux victimes du séisme et du tsunami du 27 février, a annoncé jeudi le vice-ministre de l'Intérieur. Ce dernier a donné une liste de 279 morts identifiés, sans mentionner le nombre de disparus, qui fait polémique.

"La présidente de la République a décrété un deuil national pour
trois jours à partir du dimanche 7 mars minuit en mémoire des
Chiliens et Chiliennes tuées", a déclaré Patricio Rosende, le
vice-ministre, lisant un communiqué à la presse.



La cheffe de l'Etat Michelle Bachelet a autorisé que le drapeau
national soit installé sur le porche de chaque maison en signe de
solidarité avec les familles des victimes, a-t-il ajouté. Le
vice-ministre de l'Intérieur a par ailleurs communiqué une liste de
279 noms de morts officiellement identifiés, victimes du
tremblement de terre de magnitude 8,8 suivi d'un tsunami.



Patricio Rosende a énuméré "la liste complète des 279 Chiliens qui
ont été pleinement identifiés par les services responsables",
précisant qu'elle était à la disposition du public sur le site
internet du ministère. Le vice-ministre n'a fait aucune mention
d'une révision à la baisse du bilan officiel de 802 morts, datant
de mercredi soir.

Lente reconstruction

Dans les régions du centre-sud sinistrées, des secouristes ont
poursuivi la recherche de nombreux disparus, mais leurs chances de
retrouver des survivants s'amenuisaient, cédant la place par
endroits à Concepcion, la deuxième ville du pays, à des pelleteuses
mécaniques pour déblayer les décombres. Les autorités ont également
commencé à évaluer le coût de la reconstruction du pays qui prendra
trois ans au moins.



Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon était attendu vendredi
matin au Chili pour une visite de deux jours au cours de laquelle
il doit se déplacer à Concepcion et dans le port de Talcahuano,
dévasté par le tsunami qui a tué davantage que le séisme de
magnitude 8,8. Ban Ki-moon doit s'entretenir avec la présidente
Michelle Bachelet ainsi que son successeur Sebastian Pinera, qui
sera investi dans une semaine.

Solidarité de Ban Ki-moon

Le secrétaire-général "souhaite exprimer sa solidarité et sa
sympathie au peuple et au gouvernement chiliens à la suite du
tremblement de terre du 27 février et apprécier par lui-même
l'étendue du désastre, ainsi que l'effort d'assistance humanitaire
en cours", a indiqué l'ONU dans un communiqué.



Le chef de l'ONU arrivera dans un pays encore en proie à de
régulières secousses sismiques, comme celle de magnitude 6,3 qui a
secoué jeudi la ville de Calama, dans l'extrême nord du pays. Elle
n'était pas liée au séisme de samedi et n'a pas fait de dégâts,
selon le Bureau national des urgences.



agences/ak

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Confusion sur le bilan

Alors que le deuil national a été décidé, des recherches sont en cours sur les rives du Maule pour retrouver les disparus des îles du fleuve de Constitucion, emportés par le tsunami de samedi au Chili. Combien sont-ils ? C'est un mystère.

Les rumeurs les plus folles varient sur le nombre d'habitants et de touristes venus camper sur les deux îles Orrego et Cancun pour assister le samedi soir aux feux d'artifice qui chaque année célèbrent la fin de l'été austral. Certains riverains sont persuadés d'avoir dénombré 300 à 400 personnes, comme les années précédentes à la même époque, dans cette ville proche des vignobles du centre du pays et de la précordillère des Andes.

"On dit qu'il y avait une cinquantaine de personnes dans l'île (d'Orrego)", affirme de son côté le caporal de gendarmerie Fernando Vejar. "Nous l'avons parcourue, mais nous n'avons retrouvé aucun corps. Nous avons seulement découvert un cadavre sur l'autre île (de Cancun), en dessous du pont Cardinal Silva Enriquez", ajoute-t-il.

Une survivante d'Orrego, a déclaré à une radio chilienne qu'il n'y avait que 40 personnes sur l'île, de 1,2 km de long et 300 m de large, et que sept d'entre elles avaient survécu aux trois vagues gigantesques qui ont transformé en désert de débris gris des quartiers peuplés de maisons bigarrées. "Je crois que nous avons retrouvé une vingtaine de corps", a déclaré à l'AFP le capitaine Carlos Pinto Diaz, chef de l'équipe de plongeurs de l'armée, qui fouille le fleuve de son embouchure jusqu'à 7 km à l'intérieur.