Ancien communiste, le populiste et milliardaire Babis est confronté à une série d'accusations de corruption et à une enquête de la Commission européenne sur un conflit d'intérêts possible autour de son holding Agrofert regroupant différentes activités dans ses vastes exploitations agricoles, dans les médias et dans le secteur chimique. Le chef du gouvernement tchèque rejette les accusations.
Andrej Babis est aussi identifié comme agent, dans des dossiers secrets de la police des années 1980, ce que le milliardaire a fermement démenti. Son gouvernement de coalition minoritaire est soutenu au parlement par le parti communiste.
"Honte!"
Les manifestants ont brandi des drapeaux tchèques et des banderoles appelant M. Babis à se retirer. Ils ont scandé "honte!" et "démissionner!". Le ministre de l'Intérieur, Jan Hamacek, cité par l'agence CTK, a estimé à environ 250'000 le nombre de personnes rassemblées au parc Letna, dans le centre de Prague.
La manifestation se tient la veille du trentième anniversaire de la Révolution de velours: des manifestations sans précédent et une grève générale qui ont mis fin à quatre décennies de totalitarisme imposé par l'Union soviétique dans ce qui était alors la Tchécoslovaquie. Quelque 250'000 personnes s'étaient rassemblées à Prague en juin pour demander à Andrej Babis de se retirer, lors de la plus grande manifestation jamais organisée depuis la Révolution de velours.
reuters/kkub