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Séisme au Chili: l'aide internationale se précise

Les secours chiliens sont à pied d'oeuvre depuis samedi.
Les secours chiliens sont à pied d'oeuvre depuis samedi.
L'aide internationale commençait à arriver mardi au Chili, où 14'000 militaires étaient en cours de déploiement dans les régions détruites par le séisme, qui a fait 795 morts. La mission de l'armée est d'empêcher les pillages attisés par la faim et les pénuries, et de distribuer de l'aide.

"Nous comprenons les angoisses pressantes, mais nous savons
aussi qu'il y a les actes criminels. Nous n'allons pas le tolérer",
a déclaré la présidente Michelle Bachelet, répondant aux critiques
sur la lenteur de l'aide et les problèmes de sécurité qui ont
obligé des habitants à se regrouper en groupes d'autodéfense.



La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, en visite-éclair
lundi dans le cadre d'une tournée latino-américaine, apportait à
Santiago 20 téléphones satellitaires, parmi les besoins
prioritaires avec des hôpitaux de campagne et purificateurs d'eau,
pour des milliers de sinistrés.

Le Brésil en tête de file

Le président
brésilien Luis Inacio Lula da Silva, premier chef d'Etat étranger à
se déplacer, a également effectué lundi une visite surprise à
Santiago du Chili et s'est entretenu avec la présidente Michelle
Bachelet afin d'exprimer sa solidarité après le séisme qui a fait
au moins 723 morts.



Lula, qui a rencontré durant une heure Michelle Bachelet à
l'aéroport de Santiago, est arrivé d'Uruguay après avoir assisté à
la cérémonie d'investiture du président José Mujica. Le président
brésilien a annoncé que des secouristes brésiliens arriveront mardi
et qu'un hôpital de campagne sera installé mercredi.

La santé, priorité de l'aide onusienne

Le gouvernement chilien a réclamé "une aide très spécifique" à
l'ONU, ont pour leur part indiqué mardi diverses agences
onusiennes. Les besoins concernent prioritairement le domaine de la
santé, ainsi que celui des télécommunications.



Selon l'OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires
de l'ONU), le gouvernement chilien a besoin d'"hôpitaux de campagne
équipés de centre de chirurgie et de centre de dialyses, de
générateurs et de ponts mobiles", a indiqué sa porte-parole
Elisabeth Byrs lors d'un point presse.



Les hôpitaux ont subi des dommages dans les régions touchées par
le séisme. "Huit hôpitaux sur 76 sont inutilisables - six se sont
effondrés" a expliqué Paul Garwood, porte-parole de l'Organisation
mondiale de la santé (OMS).

Santiago garde les rênes

L'ONU s'est dite "prête à apporter l'assistance nécessaire" a
indiqué Elisabeth Byrs. C'est toutefois le bureau chilien des
situations d'urgences (ONEMI) qui coordonne les secours: "le
gouvernement a beaucoup de moyens sur place et n'a pas été
décapité, comme c'était le cas à Haïti", a-t-elle expliqué.



Le séisme qui a frappé le Chili a causé la mort de 795 personnes
et endommagé 1,5 millions de bâtiments. "Plus de 700 morts, c'est
peu, étant donné la force du tremblement" a commenté Brigitte
Leoni, porte-parole de l'ISDR, l'agence de l'ONU chargée de réduire
les catastrophes naturelles.

Talca, Cauquenes et Constitucion, trois villes de plus dans le
centre sinistré du Chili, ont passé la nuit sous couvre-feu et
présence militaire renforcée, comme Concepcion depuis dimanche,
pour prévenir pillages et troubles à l'ordre public, qui ont
maintenu une situation explosive.



Parmi les plus violents débordements, un centre commercial et un
supermarché ont été pillés et incendiés lundi après-midi à
Concepcion, la deuxième agglomération du pays et l'une des plus
touchées par le séisme. Une immense volute de fumée planait en fin
de journée au-dessus du centre-ville.

L'armée en masse contre les pilleurs

Dans les
zones sinistrées, à environ 400 kilomètres au sud de Santiago,
l'armée chilienne a dû intervenir pour contenir les violences d'une
population exaspérée. Pendant une nuit sans électricité, des
habitants se sont organisés, dressant des barricades et créant des
groupes armés pour se protéger d'éventuels pillards.



La présence militaire déployée va garantir "sécurité et calme", a
précisé la présidente chilienne. La présidente a indiqué que 14'000
effectifs de l'armée et de la marine, appuyés par 50 avions
effectuant des ponts aériens, et trois bâtiments avaient été
déployés ou étaient en cours de déploiement.



Dans la nuit de dimanche à lundi, 160 personnes avaient été
détenues à Concepcion pour violation du couvre-feu, et un homme tué
par balles, dans des circonstances non précisées. Le couvre-feu, en
vigueur depuis dimanche, a été prolongé de mardi 18h00 jusqu'à
mercredi 12h00 (heures locales).



Mardi, les secouristes ont continué de travailler dans plusieurs
villes, notamment à Concepcion, dans un immeuble de 14 étages, où
35 personnes seraient prisonnières. Sur le littoral chilien
dévasté, un chapelet de stations balnéaires continuait de
rechercher leurs disparus, et d'évaluer l'ampleur des dégâts.
Toujours sans communication, sans eau ni électricité.



agences/jeh/bri

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L'aide internationale par pays

- Etats-Unis: Hillary Clinton devait apporter mardi à Santiago une première aide sous forme de 20 téléphones satellitaires, le secteur des communications ayant particulièrement souffert.

Elle devait étudier quelle contribution les Etats-Unis peuvent fournir.

Le Chili a demandé au gouvernement américain un hôpital de campagne, des systèmes de purification d'eau et de communications, selon l'entourage de Mme Clinton.

- Brésil: Le président Luis Inacio Lula da Silva a annoncé lundi l'envoi d'équipes de sauveteurs et d'un hôpital de campagne au Chili.

Un premier avion militaire d'aide brésilienne devait arriver dès mardi, un hôpital de campagne militaire par la suite.

- Australie: 5 millions de dollars et des équipements comme des générateurs d'électricité. - Union européenne : quatre millions de dollars d'aide d'urgence

- Japon: trois millions de dollars et des équipements de première nécessité

- Chine: un million de dollars d'aide d'urgence - Argentine : envoi promis de 54 personnels de santé, quatre systèmes de traitement d'eau et équipement électrique.

- Cuba: une brigade médicale de 27 personnes.

- Bolivie: 60 tonnes d'aide humanitaire et de l'eau potable.

- Russie: deux avions d'équipements humanitaires avec tentes, vêtements chauds, générateurs et objets de première nécessité.