Sept mois après les attentats djihadistes de Pâques qui ont meurtri le pays, le Sri Lanka renoue donc avec cette famille qui l'a gouverné d'une main de fer de 2005 à 2015 sous la présidence de Mahinda Rajapaksa, grand frère charismatique et controversé de Gotabaya, et avait réussi à mettre fin à la guerre civile au prix d'un gigantesque bain de sang.
Avant même la proclamation des résultats définitifs du vote de la veille, Gotabaya Rajapaksa, 70 ans, a revendiqué la victoire à l'élection présidentielle.
Son adversaire Sajith Premadasa, fils d'un président mort assassiné en 1993 par la rébellion séparatiste tamoule, s'est déclaré vaincu: "Il est de mon privilège d'honorer la décision du peuple et de féliciter Gotabaya Rajapaksa pour son élection comme septième président du Sri Lanka", a-t-il déclaré.
Plus de 50% des voix
Selon les résultats officiels donnés dimanche par la commission électorale, l'ancien lieutenant-colonel aux cheveux gris a obtenu 52,25% des suffrages, devançant largement Sajith Premadasa (41,99%). Gotabaya Rajapaksa prêtera serment lundi.
L'élection présidentielle de samedi a été l'un des votes les plus pacifiques au Sri Lanka, historiquement habitué aux scrutins meurtriers. Toutefois, des hommes armés ont ouvert le feu sur un convoi de bus d'élections musulmans, une attaque qui n'a pas fait de victimes, a indiqué la police.
ats/asch
Campagne nationaliste
Gotabaya Rajapaksa a mené une campagne nationaliste et axée sur la sécurité, dans une nation encore meurtrie par les attentats djihadistes de Pâques qui ont fait 269 morts. Le 21 avril, des kamikazes s'étaient fait exploser dans des hôtels de luxe et des églises chrétiennes en pleine messe.
Les Rajapaksa ont dirigé l'île d'Asie du Sud d'une main de fer durant la décennie de la présidence de Mahinda. Ils sont auréolés auprès de l'ethnie cinghalaise d'avoir réussi à mettre un terme à 37 ans de guerre civile, au prix toutefois d'un gigantesque bain de sang qui leur vaut des accusations de crimes de guerre.