"Les restrictions qu'elle impose aux droits fondamentaux (...) vont au-delà de ce qui est raisonnablement nécessaire", a estimé la haute juridiction hongkongaise, selon un résumé de sa décision. Celle-ci constitue une victoire symbolique pour les manifestants mobilisés depuis plus de cinq mois.
Face à la plus grave crise politique dans l'ex-colonie britannique depuis sa rétrocession en 1997, les autorités locales avaient pris en octobre la décision, très impopulaire, d'interdire le port du masque lors des manifestations.
La cheffe de l'exécutif Carrie Lam, qui concentre les foudres des manifestants, avait pour ce faire invoqué des dispositions d'urgence (Emergency Ordinance Regulations) datant de 1922, et qui n'avaient plus été appliquées depuis les émeutes de la fin des années 1960.
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Loi largement défiée
Pour ne pas être identifiés et éviter les poursuites judiciaires, les manifestants ont depuis juin pris l'habitude de défiler avec des masques. Certains portent aussi des casques, des lunettes de protection ou des masques à gaz afin de se protéger des gaz lacrymogènes et des projectiles tirés par la police. Applaudie par Pékin, l'interdiction du port du masque n'a pas du tout été respectée par les manifestants.
afp/ani
Campus assiégé et incendié
Des manifestants pro-démocratie ont incendié lundi matin l'entrée de l'Université polytechnique de Hong Kong où ils sont retranchés pour empêcher une intervention de la police. Celle-ci menace de son côté de répondre avec des "balles réelles" aux "armes létales" des protestataires.
Il semble que la police ait tenté une intervention sur le campus situé sur la péninsule de Kowloon, mais que celle-ci ait été repoussée par les manifestants déterminés à tenir leurs positions. La police a dit avoir tiré trois balles au petit matin près de l'université en précisant que personne n'avait été blessé.
Le président de l'université, Teng Jinguang, a pourtant diffusé un message vidéo disant avoir reçu des garanties de la police. "Nous avons reçu des assurances de la police sur le fait que vous pouviez quitter le campus pacifiquement", a-t-il dit. "Je vais personnellement vous accompagner jusqu'aux forces de police pour assurer que votre cas est traité de façon juste".
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