"Soyez sans pitié", "N’hésitez pas à recourir aux outils de la dictature" ou encore "Il faut rééduquer pour transformer tous ceux qui doivent l’être" figurent parmi les ordres du président Xi Jinping aux officiels du parti en charge de la répression de cette minorité musulmane et turcophone dans le Xinjiang.
Totalisant 403 pages, ces documents diffusés dimanche par le quotidien américain contredisent la version officielle de Pékin au sujet des camps d'internement, la plus vaste campagne de ce type menée dans le pays depuis l'ère de Mao Zedong. Les autorités évoquent par exemple des écoles de formation professionnelle visant à enseigner le mandarin et à lutter contre la pauvreté des populations autochtones du Xinjiang.
Les copies montrent également comment les camps d'internement se sont rapidement développés après la nomination, en août 2016, de Chen Quanguo, un haut fonctionnaire ayant déjà servi au Tibet à la tête du Parti communiste régional.
Accusations de génocide culturel
Ces révélations corroborent les accusations de génocide culturel émanant de plusieurs organisations et chercheurs. Selon eux, plus d'un million de musulmans seraient enfermés.
Il s’agit des premières preuves officielles permettant d’incriminer le gouvernement chinois dans cette affaire. Des preuves issues d’une fuite interne presque sans précédent dans l'histoire communiste du pays, signe aussi des divisions au sein du pouvoir.
Pour l'heure, aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès du régime sur les révélations du New York Times, indique l'agence reuters.
mp/ani avec reuters