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L'analyse d'une loi par le Parlement libanais reportée face à la contestation

Face à la contestation, le Parlement libanais renonce à l'examen d'une loi polémique. [Keystone - Wael Hamzeh]
Face à la contestation, le Parlement libanais renonce à l'examen d'une loi polémique / Le Journal horaire / 28 sec. / le 19 novembre 2019
Le Parlement libanais a dû renoncer mardi, pour la deuxième fois, à l'examen d'une proposition de loi d'amnistie accusée de vouloir absoudre des cas de corruption. Il s'agit d'un des fléaux dénoncés par le mouvement de contestation depuis plus d'un mois.

"La séance a été reportée à une date qui sera déterminée ultérieurement", a annoncé un responsable du Parlement, Adnane Daher. Il a évoqué l'absence de quorum et "les conditions exceptionnelles actuelles, en particulier sécuritaires".

Son annonce est intervenue après une matinée marquée par la présence de centaines de manifestants autour du Parlement, mobilisés pour empêcher les députés de rejoindre l'hémicycle. Quelques heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre dans le centre-ville de Beyrouth. Après le report, les protestataires ont exprimé leur satisfaction.

Plusieurs partis avaient eux annoncé qu'ils boycotteraient la séance, prévue à huis clos et déjà reportée il y a une semaine.

"Un grand danger"

Le Liban est secoué depuis le 17 octobre par un soulèvement inédit réclamant le départ d'une classe dirigeante jugée corrompue et incompétente. Ce mouvement mobilise des centaines de milliers de Libanais de tous bords.

Dans ce contexte, l'examen de plusieurs propositions de loi controversées, notamment une loi d'amnistie générale qui engloberait des milliers de personnes, a suscité le courroux populaire.

Les manifestants assurent que cette loi pourrait exonérer des personnes condamnées ou soupçonnées d'implication dans des affaires d'évasion fiscale ou encore de crimes environnementaux.

Techniquement, cela serait possible car l'amnistie concerne tous les crimes sauf ceux nommément exclus, a assuré l'ONG spécialisée dans les questions juridiques Legal Agenda. Cette loi représente "un grand danger" car elle inclut selon l'ONG "les crimes des corrompus au pouvoir".

Inclure des contestataires

Après plus d'un mois de crise, aucune solution politique n'est en vue: sous la pression de la rue, le Premier ministre Saad Hariri a démissionné le 29 octobre et les consultations parlementaires indispensables pour former un nouveau gouvernement n'ont pas encore été lancées. Mardi, le président Michel Aoun s'est dit ouvert à un cabinet incluant des représentants de la contestation.

"Le nouveau gouvernement sera politique et inclura des spécialistes et des représentants du mouvement" de contestation, a-t-il dit lors d'une rencontre avec le coordinateur spécial de l'ONU pour le Liban, Jan Kubis.

ats/jfe

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