"Mettons fin aux tergiversations et aux retards, à l'impasse et aux divisions", a martelé le chef du gouvernement conservateur. Celui qui est arrivé au pouvoir fin juillet a fait miroiter à plusieurs reprises sa promesse de campagne de "réaliser le Brexit", trois ans et demi après le référendum de juin 2016 qui a vu les Britanniques voter à 52% pour quitter l'UE.
Il compte sur le scrutin pour obtenir une majorité au Parlement permettant de faire voter l'accord de sortie de l'Union européenne qu'il a laborieusement négocié avec Bruxelles. "Dès que nous ferons passer cet accord au parlement, et nous pouvons le faire dans les prochaines semaines, nous pouvons nous attaquer aux priorités du peuple", a avancé Boris Johnson.
Le chef du gouvernement s'engage à quitter l'UE d'ici fin janvier, puis à nouer un nouvel accord commercial avec l'UE avant la fin d'une période de transition prévue jusqu'en décembre 2020, un calendrier qualifié d'"absurde" par son rival.
"Sept ans de négociations"
"Vous n'allez pas le faire en quelques mois et vous le savez parfaitement bien", a attaqué Jeremy Corbyn. Lui estime qu'il lui faudrait "probablement sept ans de négociations pour conclure un accord commercial", soit bien plus que la période de transition prévue.
Documents en main, Jeremy Corbyn a en outre accusé Boris Johnson de mener des "réunions secrètes" avec les Etats-Unis pour ouvrir en partie à des entreprises pharmaceutiques américaines le service public de santé, le NHS, chéri des Britanniques. "Une invention absolue ", s'est défendu avec véhémence Boris Johnson.
Rires du public
Mais l'attaque la plus brutale est sans doute venue d'un spectateur accusant les deux hommes politiques d'abaisser le niveau du débat et se demandant comment on pouvait leur faire confiance. Autre humiliation pour les candidats: le public, qui comptait des soutiens des deux camps, s'est moqué de chacun d'eux, riant ouvertement à certains de leurs propos.
Issue imprévisible
Les conservateurs arrivent pour l'instant largement en tête des sondages avec 42% d'intentions de vote, devant le Labour (30%). Malgré cette nette avance, les politologues soulignent que l'issue du scrutin reste imprévisible.
Un sondage réalisé par YouGov juste après le débat télévisé plaçait d'ailleurs Boris Johnson et Jeremy Corbyn au coude à coude (51% contre 49%).
ats/pym
Un compte Twitter conservateur fait polémique
Twitter a reproché mercredi au Parti conservateur de Boris Johnson d'avoir induit l'opinion publique britannique en erreur en modifiant un de ses comptes pour lui donner les apparences d'un compte de vérification des faits lors du débat électoral qui opposait mardi soir le Premier ministre à son opposant travailliste Jeremy Corbyn en direct à la télévision.
Twitter says the Conservatives misled the public by renaming a verified account "factcheckUK" during a live TV leaders' debatehttps://t.co/HVs6Hme5DT pic.twitter.com/w6RknCCieW
— BBC Politics (@BBCPolitics) November 20, 2019
Suivi par 76'000 abonnés, le compte du service de presse du QG de campagne du Parti conservateur, connu sous le nom "CCHQPress" et certifié par Twitter, est devenu "factcheckUK" et son image de profil a été modifiée le temps du débat.
Dans un communiqué, Twitter a prévenu qu'il prendrait des "mesures rectificatives" à l'avenir si pareille initiative se répétait.
Le président du Parti conservateur, James Cleverly, s'est défendu de toute manipulation, soulignant que la définition du compte précisait bien son affiliation à l'équipe de campagne de Boris Johnson.
Le Parti travailliste a dénoncé pour sa part une "escroquerie" apportant selon lui la preuve que les Tories n'étaient pas dignes de confiance.