Lors d'une audition publique devant la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, Gordon Sondland a déclaré que les instructions de l'avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, "reflétaient les désirs et les requêtes du président" américain.
Dans un document rédigé en vue de son audition, il précise que l'avocat a demandé au président ukrainien Volodymyr Zelensky d'obtenir l'ouverture d'une enquête susceptible de favoriser la réélection de Donald Trump contre une aide financière versée à l'Ukraine (lire encadré), en promettant au chef d'Etat qu'il serait reçu à la Maison Blanche.
Gordon Sondland a néanmoins précisé ne "jamais" avoir entendu Donald Trump conditionner une aide militaire à l'ouverture d'enquêtes sur la famille de son rival démocrate Joe Biden, "mais c'était clair pour tout le monde qu'il y avait un lien".
"Nous avons suivi les ordres du président"
En ce quatrième jour d'auditions dans le cadre de la procédure de destitution, Gordon Sondland a notamment assuré que c'était "à la demande expresse du président des Etats-Unis" que les diplomates chargés du dossier ukrainien ont accepté, malgré leurs réserves, de travailler avec Rudy Giuliani.
"Nous ne voulions pas" l'inclure, mais "nous avons suivi les ordres du président", a ajouté l'ambassadeur, un riche homme d'affaires nommé à ce poste après avoir donné un million de dollars au comité d'investiture de Donald Trump. Gordon Sondland a souligné que la Maison Blanche et le Département d'Etat avaient été tenus au courant des "efforts" menés dans ce cadre.
"L'idée que nous étions engagés dans une diplomatie louche ou irrégulière, est absolument fausse", a-t-il insisté, en réponse à d'autres témoins qui ont accusé ce canal parallèle d'agir "à l'encontre" des réseaux officiels de la diplomatie américaine.
"Je ne connais pas très bien" Sondland, dit Trump
De son côté, Donald Trump s'est efforcé mercredi de prendre ses distances avec l'ambassadeur Sondland.
"Je ne le connais pas très bien. Je ne lui ai pas beaucoup parlé", a-t-il déclaré depuis les jardins de la Maison Blanche, avant de lire des notes démontrant selon lui qu'il n'avait jamais formulé de demande à son homologue ukrainien concernant un rival politique.
agences/ani
Pourquoi une procédure de destitution?
Les démocrates ont ouvert en septembre une procédure contre Donald Trump en vue d'une destitution après la révélation d'une conversation téléphonique du 25 juillet au cours de laquelle il a demandé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky d'enquêter sur les Biden, alors que le démocrate Joe Biden se profile comme principal adversaire du républicain pour la présidentielle de 2020.
Les démocrates soupçonnent Donald Trump d'avoir cherché à faire pression sur Zelensky en suspendant une aide militaire de près de 400 millions de dollars.
Si les démocrates, qui contrôlent la Chambre des représentants, devraient parvenir à mettre en accusation le président, le dernier mot reviendra ensuite au Sénat, à majorité républicaine, rendant pour l'heure très improbable une destitution.
L'ex-homme d'affaires new-yorkais clame que son appel était "parfait" et dénonce une "tentative de coup d'Etat".
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