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Premier procès d'un policier pour violences contre des gilets jaunes

Les affrontements du 1er mai 2019 entre les forces de police et des manifestants. [Marie Magnin/Hans Lucas]
Ouverture à Paris du premier procès d'un policier pour violences contre des gilets jaunes / Le 12h30 / 1 min. / le 21 novembre 2019
Le premier procès d'un policier pour violences contre des gilets jaunes s'ouvre jeudi à Paris. Il intervient un an après le début de cette crise sociale marquée par des affrontements récurrents entre manifestants et forces de l'ordre, et de nombreuses plaintes pour violences policières.

Ce policier comparaît pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique n'ayant pas entraîné d'incapacité".

Sur une vidéo partagée plusieurs milliers de fois sur les réseaux sociaux, on le voit lancer un pavé en direction de manifestants le 1er mai. Les images ne montrent pas où a atterri le projectile et s'il a blessé quelqu'un. La scène se déroule en face de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le XIIIe arrondissement de Paris, lors d'une journée d'action marquée par des heurts.

Pas de partie civile

Aucune partie civile n'a d'ailleurs été constituée, a indiqué l'avocat du policier. "Nous ne devons pas faire l'impasse sur la colère à laquelle les policiers ont été confrontés pendant plusieurs heures ce jour-là", soutient-il, assurant qu'il va plaider la relaxe et récuse tout dérapage.

Quelques minutes auparavant, le commandant de la compagnie de ce policier avait été gravement blessé au visage par un pavé jeté par un manifestant. L'officier avait été hospitalisé pour un traumatisme crânien. "Le geste est condamnable administrativement mais judiciairement j'ai un doute", explique une source policière, qui précise que "le procès va permettre de déterminer, ou pas, la culpabilité, sachant qu'il n'y a pas d'identification de victimes".

Plus de 200 enquêtes

Après les faits, l'Inspection générale de la police nationale, dont l'impartialité est régulièrement mise en cause par les gilets jaunes, et parfois par la presse française, avait été saisie par le parquet de Paris. Au moins 212 enquêtes ont été confiées à la "police des polices" à Paris, selon le parquet. Certaines ont abouti à des classements sans suite dénoncés avec force par les blessés ou leurs familles.

Ce procès s'ouvre cinq jours après de nouveaux affrontements samedi à Paris entre manifestants et forces de l'ordre, lors de manifestations marquant le premier anniversaire du mouvement. Un nouveau gilet jaune y a perdu l'usage de son oeil, après avoir été blessé par un projectile probablement tiré par la police.

>> Le sujet de Tout un Monde sur la question des violences policières en France. :

Des policiers confrontés à des manifestants à Paris. [Keystone/EPA - Yoan Valat]Keystone/EPA - Yoan Valat
Manifestations en France: maintien de l’ordre ou violence policière / Tout un monde / 6 min. / le 21 novembre 2019

afp/jvia

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Multiplication des plaintes

Depuis le début de cette fronde sociale, partie le 17 novembre 2018 d'un refus d'une nouvelle taxe, les gilets jaunes dénoncent les violences policières et l'usage des grenades et des lanceurs de balles de défense par les forces de l'ordre.

Au total, 372 procédures ont été enregistrées en France après des plaintes contre des forces de l'ordre, selon un décompte du ministère de la Justice. Selon le décompte du journaliste indépendant David Dufresne établi avant la journée d'action de samedi dernier, 24 personnes ont été éborgnées depuis le début du mouvement.

Les forces de l'ordre, elles, dénoncent en retour la violence d'éléments radicalisés. Au total, selon les autorités, environ 2500 manifestants et 1800 membres des forces de l'ordre ont été blessés depuis le début du mouvement.

Enquête demandée par l'ONU

En mars, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU avait réclamé à la France une "enquête approfondie" sur les violences policières qui émaillent la crise des "gilets jaunes".

"Nous encourageons le gouvernement (français) à poursuivre le dialogue et demandons urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force", avait déclaré Michelle Bachelet.