Le Labour compte nationaliser le rail, l'eau et la poste, injecter des milliards dans la santé, l'éducation et les transports et faire une "révolution industrielle verte" pour répondre à l'urgence climatique.
Parmi les nationalisations annoncées figure celle d'une partie du géant des télécommunications BT (ex-British Telecom) afin de réaliser l'une des promesses les plus spectaculaires du parti: fournir le haut débit gratuit pour tous.
Un nouveau vote sur le Brexit
Sur le Brexit, question clé du scrutin du 12 décembre, Jeremy Corbyn promet de négocier un nouvel accord de sortie avec l'Union européenne et de le soumettre au vote des Britanniques dans les six mois, lors d'un référendum qui leur offrirait aussi le choix de rester dans l'UE.
"Les Britanniques doivent avoir le dernier mot. Notre gouvernement le respectera, quel que soit le résultat du vote", a déclaré Jeremy Corbyn devant les militants travaillistes réunis à Birmingham, dans le centre de l'Angleterre. Mais il refuse de dire s'il ferait campagne pour ce nouvel accord de Brexit ou pour le maintien dans l'UE.
Fin de l'austérité des conservateurs
Le Labour est pour l'instant en deuxième position dans les sondages, loin derrière le Parti conservateur du Premier ministre Boris Johnson. Mais Jeremy Corbyn espère galvaniser les électeurs - comme il l'avait fait lors du dernier scrutin en 2017 - en s'attaquant aux inégalités.
Le leader travailliste a affirmé que son programme comptait "beaucoup de mesures populaires que l'establishment politique a bloquées depuis une génération". Comme depuis le début de la campagne, il a répété ses attaques contre les riches et les puissants, affirmant qu'après neuf ans d'austérité sous les différents gouvernements conservateurs "le temps est venu pour un vrai changement".
Nombreuses promesses généreuses
Parmi la série de promesses généreuses figurent notamment une hausse de 5% des salaires des employés du secteur public et la suppression des frais de scolarité à l'université.
Côté entreprises, le parti veut mieux représenter les salariés dans les conseils d'administration et réduire l'écart de rémunération entre les plus gros et les plus petits salaires. Avec le Labour, les impôts augmenteraient aussi pour les 5% de Britanniques les mieux rémunérés.
Le Labour prévoit encore de construire 150'000 logements sociaux ou à faibles coûts par an.
afp/oang
Les conservateurs dénoncent une "frénésie de dépenses"
Le Parti conservateur a immédiatement dénoncé une "frénésie de dépenses qui provoquerait un coup de massue sur l'économie britannique".
Le président des chambres de commerce britannique, Adam Marshall, a prévenu de son côté qu'une "ingérence excessive dans la gouvernance des entreprises et de fortes augmentations d'impôts supprimeraient l'innovation et freineraient la croissance."
L'organisme indépendant Institute for Fiscal Studies (IFS) évalue à 55 milliards de livres (64 milliards d'euros) par an les dépenses d'investissement prévues par le Labour, contre 20 milliards de livres (26 milliards de francs) par an pour le Parti conservateur.