A la grève nationale et aux marches convoquées par des syndicats de travailleurs se sont joints les étudiants, les indigènes, mais aussi des organisations de défense de l'environnement et de l'opposition, pour protester contre les politiques économiques, sociales et sécuritaires du gouvernement, au pouvoir depuis moins de 18 mois.
"Il y a une accumulation de situations que nous espérons voir révisées après cette journée, y compris par un grand dialogue national de concertation", a déclaré Roberto Gomez, président de la Confédération générale du travail. La mobilisation intervient dans un climat agité en Amérique latine, suite aux crises, sans dénominateur commun, déclenchées récemment en Equateur, puis au Chili et en Bolivie.
A la mi-journée, les autorités faisaient état d'une certaine "tranquillité", troublée par des affrontements "isolés" à Bogota et à Cali, ainsi que par le blocage des transports urbains et d'avenues de différentes villes du pays.
Président et ministres réunis
Sous une pluie battante, des milliers d'étudiants marchaient vers l'aéroport international de Bogota lorsque la police anti-émeute leur a lancé des grenades assourdissantes pour les disperser, a constaté un journaliste de l'Agence France-Presse.
Pendant ce temps, le chef de l'Etat présidait un poste de commandement unifié, réunissant les responsables de l'armée, de la police, ainsi que les ministres de la Défense et de l'Intérieur. Des militaires ont été déployés dans la capitale pour protéger des "installations stratégiques", ainsi que dans d'autres localités.
Cela a suscité la "préoccupation" du bureau colombien de la Haute commissaire des Nations unies pour les droits humains. "Les Etats doivent limiter et conditionner au maximum l'usage des forces militaires pour le contrôle de troubles internes", a-t-il indiqué.
Garantir l'ordre public
Outre une politique de sécurité focalisée sur la lutte antidrogue, le mouvement dénonce des velléités du gouvernement de flexibiliser le marché du travail, d'affaiblir le fonds public des retraites en faveur d'entités privées, et de reculer l'âge de la retraite.
Les étudiants réclament en outre des moyens pour l'enseignement public, et les indigènes des mesures de protection suite à l'assassinat de 134 d'entre eux depuis l'arrivée d'Ivan Duque au pouvoir en août 2018.
ats/gma