![Jamais jusqu'ici un agent opérationnel chinois n'avait révélé sa couverture [image prétexte]. [Keystone - Gaetan Bally]](https://img.rts.ch/info/monde/2019/image/mw1atg-25929539.image?w=1280&h=720 "Jamais jusqu'ici un agent opérationnel chinois n'avait révélé sa couverture [image prétexte]. [Keystone - Gaetan Bally]")
Révélations explosives d'un ex-espion chinois ayant fui en Australie
Un espion chinois ayant fait défection a fait des révélations explosives à des responsables australiens sur certaines des méthodes d'infiltration et de manipulation de la Chine à Hong Kong, Taïwan ou en Australie, affirment samedi des médias australiens.
Jamais jusqu'ici un agent opérationnel chinois n'avait révélé sa couverture. Selon le groupe de presse Nine, ce transfuge, identifié sous le nom de Wang Liqiang, a fourni au contre-espionnage australien l'identité d'officiers supérieurs du renseignement militaire chinois basés à Hong Kong, et des détails sur la façon dont ils opèrent.
Dans des entretiens avec plusieurs médias australiens, le jeune homme affirme que Pékin contrôle secrètement des entreprises privées afin de financer la collecte d'informations sur des dissidents. Il explique aussi comment le gouvernement chinois infiltre des médias d'opposition.
Universités et médias hongkongais infiltrés
A Hong Kong, il affirme avoir fait partie d'une opération secrète, dissimulée derrière les activités d'une entreprise privée chargée d'infiltrer des universités et des médias locaux, et dont l'objectif était de contrer le mouvement pro-démocratie qui secoue le territoire autonome depuis juin.
Parmi les puissants agents implantés à Hong Kong figurait un haut responsable d'une grande chaîne de télévision asiatique qui était en fait "un responsable militaire", affirme Wang Liqiang.
L'ex-espion dit également avoir participé à l'enlèvement en 2015 d'un des cinq libraires hongkongais dissidents qui avaient mystérieusement disparu avant de réapparaître en détention en Chine continentale.
>> Lire : Pékin confirme l'arrestation de trois libraires hongkongais portés disparus
Accusations jugée crédibles
Les accusations de Wang Liqiang sont actuellement analysées par des experts, mais elles sont jugées en grande partie crédibles par de nombreux agents du renseignement et diplomates occidentaux.
La Chine est soupçonnée depuis longtemps d’ingérence et d’espionnage actif dans plusieurs régions de la planète, mais ce serait la première fois qu'un acteur de de premier plan corroborerait et préciserait ces soupçons.
ats/asch
Publié
Défection poussée par la peur des services de contrespionnage taïwanais
Wang Liqiang justifie sa décision de faire défection par sa peur d'être découvert par les services de contrespionnage taïwanais.
Il avait été envoyé à Taïwan sous une fausse identité et avec un passeport sud-coréen falsifié. Son objectif: recruter des agents afin d'influencer les élections municipales de 2018 et la présidentielle de janvier prochain - où la bête noire de Pékin, Tsai Ing-wen, brigue une réélection.
Il affirme également avoir sollicité de hauts responsables de médias locaux pour que leur couverture fasse perdre les candidats jugés hostiles à la Chine continentale.
Demande d'asile politique
L'ex-espion chinois est actuellement à Sydney avec sa femme et son enfant et a demandé l'asile politique à l'Australie, selon Nine.
"Si je retourne (en Chine), je suis mort", affirme-t-il via un interprète dans un extrait de l'émission "60 Minutes", qui devrait être diffusée en intégralité dimanche.