"Je suis candidat à la présidentielle pour battre Donald Trump et reconstruire l'Amérique", a déclaré sur son site internet le milliardaire de 77 ans Michael Bloomberg. Il avait multiplié ces dernières semaines les préparatifs pour sa candidature, s'enregistrant notamment jeudi auprès de la commission électorale fédérale.
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"Nous ne pouvons pas nous permettre quatre années supplémentaires d'actions immorales et irréfléchies de la part de Donald Trump", a-t-il justifié. "Il représente une menace existentielle pour notre pays et nos valeurs. S'il remporte un nouveau mandat, nous pourrions ne jamais nous en remettre".
Si Donald Trump remporte un nouveau mandat, nous pourrions ne jamais nous en remettre
Maire de New York de 2002 à 2013, il s'était présenté à cette élection en 2001 sous les couleurs du parti républicain pour éviter de passer par les élections primaires démocrates et avait finalement succédé au maire républicain sortant Rudolph Giuliani.
Record de dépenses de campagne
Neuvième fortune mondiale d'après Forbes, Michael Bloomberg a lancé dimanche une campagne de publicités télévisées pour un montant record. Selon la société Advertising Analytics, le milliardaire a acheté au total, dans une vingtaine d'Etats américains, pour 31 millions de dollars d'encarts publicitaires, ce qui représente la plus grosse somme jamais dépensée dans ce secteur par un candidat à la présidentielle américaine. Le précédent record revenait à Barack Obama, avec près de 25 millions dépensés la dernière semaine de sa campagne 2012.
Ce montant témoigne de la force de frappe de l'ancien maire de 77 ans, l'un des hommes les plus riches du monde, au grand dam des quelque 17 démocrates qui rivalisent déjà pour défier Donald Trump en novembre 2020 dans une course encore très ouverte.
Bernie Sanders dégouté
Le sénateur Bernie Sanders, l'un des candidats qui, avec Elizabeth Warren, attaque le plus les milliardaires, s'est dit vendredi dégoûté par l'idée que Michael Bloomberg ou tout autre milliardaire tente de contourner le processus politique en dépensant des dizaines de millions de dollars pour acheter une élection.
"Si on ne peut pas obtenir le soutien de la base pour sa candidature, on ne doit pas se présenter à la présidentielle", a-t-il affirmé dans un communiqué. Quand Michael Bloomberg avait indiqué il y a deux semaines qu'il songeait à se présenter, Elizabeth Warren lui avait, elle aussi, reproché de vouloir "acheter l'élection".
Encore loin dans les sondages
Un sondage Ipsos pour l'agence Reuters publié vendredi et incluant pour la première fois Michael Bloomberg parmi les candidats le créditait de 3% des intentions de vote, loin derrière l'ex-vice président Joe Biden et Bernie Sanders (19% chacun), Elizabeth Warren (13%) et le jeune maire de l'Indiana Pete Buttigieg (6%).
agences/vic