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Nette victoire du président libéral sortant Klaus Iohannis en Roumanie

Le président roumain Klaus Iohannis au moment de prendre connaissance des résultats des sondages de sortie des urnes dimanche soir
Le libéral Klaus Iohannis a largement remporté dimanche un second mandat présidentiel en Roumanie. / Le Journal de 22h30 / 16 sec. / le 24 novembre 2019
Selon deux sondages réalisés à la sortie des urnes, le président roumain sortant Klaus Iohannis a largement remporté dimanche un second mandat en Roumanie, avec environ 65% des voix. Son adversaire du Parti social-démocrate Viorica Dancila n'a remporté qu'un tiers des voix, un score historiquement bas pour la gauche.

Issu du Parti national libéral, le président sortant Klaus Iohannis aurait recueilli entre 64,8% et 66,5% des voix, infligeant la défaite la plus sévère à un candidat du principal parti de gauche depuis la chute du régime communiste il y a trente ans. "La gagnante, aujourd'hui, est la Roumanie moderne, la Roumanie européenne, la Roumanie normale", a déclaré Klaus Iohannis devant la presse dans son premier discours de vainqueur.

Selon la commission électorale roumaine, qui devrait annoncer lundi les résultats officiels, la taux de participation avoisine les 50%.

La gauche sanctionnée

Son adversaire, la dirigeante du Parti social-démocrate (PSD) Viorica Dancila, a dirigé le gouvernement pendant près de deux ans avant d'être renversée en octobre dernier par le Parlement. Le PSD, parti de gauche aux accents populistes et eurosceptiques qui domine la vie politique roumaine depuis 1990, fait les frais de son impopularité croissante, liée notamment à ses tentatives d'affaiblir la justice anticorruption et aux scandales ayant touché bon nombre de ses élus.

>> Ecouter La Matinale de la RTS revenir, en février dernier, sur ces scandales de corruption :

La discothèque Colectiv à Bucarest. [RTS - Cédric Guigon]RTS - Cédric Guigon
La Roumanie critiquée pour son projet de réforme du système judiciaire / La Matinale / 3 min. / le 15 février 2019

Grand favori du scrutin, Klaus Iohannis était notamment soutenu par les dizaines de milliers de Roumains descendus dans les rues depuis 2017 pour dénoncer les réformes de la justice. Durant ses presque trois années de cohabitation houleuse avec la gauche, Klaus Iohannis s'est livré à une guerre d'usure pour entraver la réforme du système judiciaire. Egalement décriée par la Commission européenne, cette réforme a coûté au PSD plus d'un million de voix, estime le sociologue Alin Teodorescu.

Après le vote d'une motion de censure contre Viorica Dancila, un cabinet de centre droit sous la houlette du Parti national libéral (PNL), dont est issu Klaus Iohannis, a pris les rênes du gouvernement, mais le PSD reste majoritaire au Parlement. Les prochaines législatives sont prévues fin 2020.

>> Lire à ce sujet : Le gouvernement social-démocrate roumain renversé par le Parlement

Les sociaux-démocrates ont même perdu en popularité dans les campagnes, un de leurs bastions. En outre, Viorica Dancila a recueilli moins de 3% des voix parmi l'importante diaspora roumaine. Quelque quatre millions de Roumains vivent à l'étranger, l'entrée du pays dans l'UE en 2007 ayant accéléré l'émigration d'une population à la recherche de meilleures conditions de vie.

Fortes disparités ville-campagne

Septième pays le plus peuplé de l'Union européenne avec 19,4 millions d'habitants, la Roumanie affiche de profondes disparités entre les centres urbains, dont le niveau de vie se rapproche des standards européens, et les zones rurales, parmi les plus pauvres du continent. Près d'un Roumain sur deux vit à la campagne.

Ces dernières années, la Roumanie a enregistré de forts taux de croissance économique (7% en 2017 et 4,1% en 2018), dopée par des hausses des retraites et des salaires dans le secteur public octroyées par le PSD. Mais ces largesses ont suscité l'inquiétude de l'UE et du Fonds monétaire international (FMI), qui ont mis en garde contre une explosion du déficit.

agences/vic

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