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Le gouvernement français présente son plan contre les féminicides

Le Premier ministre Edouard Philippe présente le plan contre les féminicides. [Keystone - EPA/Stéphane de Sakutin]
Grenelle sur la violence faite aux femmes, synthèse / L'actu en vidéo / 3 min. / le 25 novembre 2019
Prise en charge des agresseurs, renforcement du code pénal et numéro d'écoute: le gouvernement français a présenté lundi un plan contre les féminicides. Ce fléau suscite une vague d'indignation sans précédent en France.

Selon le ministère de l’Intérieur, 121 femmes sont mortes en 2018 en France, victimes de violences conjugales, un chiffre qui aurait déjà été dépassé en 2019 selon un collectif citoyen qui a dénombré plus de 130 femmes tuées depuis le 1er janvier par leur conjoint ou leur ex-conjoint.

Cette situation a conduit plusieurs dizaines de milliers de personnes à manifester samedi à Paris et dans plusieurs grandes villes pour dire "Stop" aux violences sexistes et sexuelles.

>> Lire : Des défilés dans toute l'Europe pour faire cesser les violences sexistes

Pour mettre fin à des "dysfonctionnements dont nous n'avons pas jusqu'à aujourd'hui voulu prendre conscience", le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé des initiatives susceptibles selon lui de "briser la chaîne du silence".

"Emprise" dans la loi

Il s'agira notamment de "mieux définir dans notre droit ce que recouvre le terme de violences", en créant une "nouvelle circonstance aggravante pour les auteurs de violences dans le cas de harcèlement ayant conduit au suicide", ou encore en inscrivant dans la loi la notion d'"emprise" psychologique.

Le Premier ministre a également confirmé que les règles régissant le secret médical seraient aménagées, pour permettre aux professionnels de santé de signaler plus facilement les "cas d'urgence absolue où il existe un risque sérieux de renouvellement de violence".

Prise en charge des hommes violents

Certaines "absurdités juridiques" seront supprimées, comme l'obligation alimentaire "qui contraint les enfants à subvenir aux besoins de leurs parents, donc de leur père, y compris quand celui-ci a assassiné leur mère".

Dès dimanche, la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa avait annoncé que le gouvernement allait créer et cofinancer à 50%, dans chaque région, deux centres de prise en charge des hommes auteurs de violences conjugales, afin de faire baisser la récidive.

Par ailleurs, la ligne d'écoute dédiée aux victimes de violences conjugales, le 3919, fonctionnera désormais 24 heures/24 et 7 jours sur 7.

Un plan à 360 millions d'euros

Devançant les critiques récurrentes des associations sur le manque de budget, comparé à l'Espagne qui consacre à ce problème un milliard d'euros sur cinq ans, le Premier ministre a assuré que les financements étaient "massifs". L'an prochain, le gouvernement consacrera 360 millions d'euros à la lutte contre les violences faites aux femmes.

Mais pour les associations féministes, les montants alloués ne sont pas à la hauteur des enjeux.

afp/lan

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Interpol lance une traque mondiale contre huit fugitifs

L'organisation de coopération policière internationale Interpol a lancé lundi un appel mondial à témoins pour tenter de capturer huit fugitifs recherchés pour des crimes contre des femmes, à l'occasion de la journée internationale de lutte contre ce type de violences.

Parmi ces hommes recherchés en Russie, Danemark, Norvège, Ukraine, Brésil, Chypre et Etats-Unis, quatre sont accusés du meurtre de leur épouse ou ex-compagne, trois d'avoir tué d'autres femmes et un autre d'agressions sexuelles.