La plus grande entreprise laitière du pays, Tnuva, fonctionne pourtant à plein régime et, paradoxalement, produit essentiellement du beurre. Le même qui manque dans les magasins israéliens, qui proposent toutefois du beurre d'origine étrangère. Problème: il coûte le double du produit laitier local.
Cette pénurie symbolise le fonctionnement complexe de l'économie libéralisée de l'Etat hébreu. Certains secteurs, comme l'industrie laitière, sont encore très contrôlés avec des prix fixes imposés par l'Etat. En conséquence, la production de beurre est rendue non-rentable.
Vers la Chine?
En Israël, une question est désormais sur toutes les lèvres: où passe donc tout le beurre local? Certains habitants murmurent qu'il serait exporté discrètement à bon prix vers la Chine. Une hypothèse renforcée par le fait que l'Empire du Milieu détient une majorité de contrôle au sein de la principale entreprise laitière israélienne.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes faisaient part de leur colère et tentaient d'obtenir des explications de Tnuva, rapporte le quotidien Haaretz. L'un d'entre eux a même publié une photo du beurre de la marque vendu au Canada à un prix inférieur à son prix en Israël.
Selon le producteur de beurre, la pénurie est liée à une autre pénurie: celle des matières grasses du lait. Une théorie décriée par d'autres qui estiment que Tnuva limite volontairement la production de beurre afin de faire pression sur le gouvernement pour qu'il augmente les prix des produits laitiers, ou que l'entreprise détourne la matière première pour fabriquer des produits plus rentables.
Vincent Stöcklin/jfe