"Aujourd'hui, je suis heureux d'annoncer que je lance ma campagne pour devenir président, battre Donald Trump, unifier et reconstruire l'Amérique", a déclaré Michael Bloomberg au moment de lancer sa campagne le lundi 25 novembre. Mais s'il a choisi un café en Virginie pour son premier arrêt de campagne, l'ex-maire de New York n'a aucune intention de passer inaperçu.
Depuis quelques jours, celui qui représente la neuvième fortune mondiale - selon Forbes - est sur toutes les chaînes de télévision et sur tous les réseaux sociaux. Des spots publicitaires à sa gloire sont diffusés et, pour ces premiers jours de campagne, il a déjà dépensé un budget déjà faramineux de 37 millions de dollars.
Une entrée tardive critiquée
Mais cette entrée tardive dans la course à la Maison Blanche agace ses rivaux démocrate, alors que la course à l'investiture est déjà bien lancée.
Il croit, avec son arrogance de milliardaire, qu'il peut devenir président parce qu'il pèse 55 milliards
"Les élections ne sont pas à vendre pour les milliardaires ou les patrons. Nous devons construire un mouvement qui part de la base, c'est comme ça que fonctionne la démocratie", a par exemple déclaré une de ses rivales, Elizabeth Warren.
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Mais Michael Bloomberg n'a cure des reproches. Successivement républicain, indépendant et démocrate, ce franc tireur a fait fortune avec son agence financière avant de devenir maire de New York en 2002. Au lendemain des attentats du 11-Septembre, il relance l'économie et fait baisser la criminalité grâce à une politique d'arrestations intempestives qui a surtout ciblé les minorités noires et latinos.
A 77 ans, le milliardaire se lance dans la course à la Maison Blanche, persuadé qu'il est le mieux placé pour remporter les Etats clés face au président sortant. Auparavant, il devra encore convaincre le parti démocrate de l'élire parmi les 12 autres candidats.
Gaspard Kühn/jgal
Un défi éditorial pour l'agence de presse Bloomberg
L'agence de presse Bloomberg couvrira la course à la Maison Blanche de son patron Michael Bloomberg, mais suspend ses éditoriaux non signés, qui reflétaient les opinions du milliardaire américain, a annoncé son rédacteur en chef dans une note à la rédaction rendue publique.
"Nous écrirons sur quasiment tous les aspects de cette présidentielle de la même façon que nous l'avons fait jusque-là", a indiqué John Micklethwait dans une note à la rédaction rendue publique.
L'agence de presse continuera en outre à s'abstenir de mener des enquêtes d'investigation sur Michael Bloomberg, sa famille et sa fondation et appliquera cette politique aux autres candidats démocrates par souci d'équité. Elle s'engage cependant à publier toute enquête sur son patron venant d'autres organes de presse crédibles.
Pour le moment, le journalisme d'investigation sur le président Donald Trump et son gouvernement va se poursuivre. (afp)